Prétendus membres de Ensemble pour la République parmi les collaborateurs du M23: le parti de Katumbi dénonce un "acharnement" des autorités à vouloir le mêler de tout mal et à justifier tous les déboires du pouvoir 

La délégation de Ensemble pour la république après rencontre avec le PM Sama Lukonde/Ph ACTUALITE.CD

Ensemble pour la République, formation politique chère à Moïse Katumbi, s'est dit victime d'un acharnement de la part du régime de Félix Tshisekedi qui, d’après lui, tente par tous les moyens à l’impliquer dans la déstabilisation du pays via la rébellion du M23. Réagissant aux allégations selon lesquelles certains de ses élus seraient au service du Rwanda via la coalition M23/RDF tels que présentés par l'armée, Ensemble pour la République souligne qu'il n'est pas tenté dans un schéma de prise d'armes comme moyen d'accession au pouvoir.

"Ensemble pour la République dénonce l'acharnement des autorités à vouloir le mêler de tout mal et à justifier tous les déboires du pouvoir par les prétendus péchés et maléfices dont les membres et dirigeants de Ensemble se seraient coupables”, dit son secrétaire général Dieudonné Bolengetenge dans un communiqué vendredi.

Ce parti d’opposition indique que lui “et son président ne sont pas dans le schéma de porter des armes. Cela ne nous tente pas". 

Pour le parti de Moïse Katumbi, la guerre d'agression dont est victime la RDC ne sera pas gagnée par des communications dans tous les sens devant la presse. 

"Nombreux sont les congolais qui croient que la guerre d'agression dans l'Est de notre pays ne sera pas gagnée devant les micros en multipliant des annonces et des communications de presse. Plutôt que d'exposer le nom de Ensemble pour la République à tous les tournants et de multiplier de tentatives de manipulation de l'opinion - cette cabale avait commencé par raconter que le Chef et leader de Ensemble ne condamnait pas l'agression - le pouvoir ferait mieux de se concentrer sur la situation à l'Est qui est des plus préoccupantes et les moyens de mieux défendre les congolais", a souligné M. Bolengetenge.

Les services de sécurité ont présenté vendredi dernier cinq présumés collaborateurs du M23 à Goma. Parmi eux, deux anciens députés provinciaux dont Hope Sabini, membre du parti Ensemble pour la République, qui présenté comme « homme orchestre » ayant recruté tous les quatre autres « agents » dont son cousin, Cyril Muhongya, expert en tourisme et environnement au gouvernement provincial du Nord-Kivu. Selon l’armée, Hope Sabini, « reconnaît avoir été recruté par un certain Bahati, membre actif et responsable des finances du mouvement terroriste M23. 

Il reconnaît aussi être agent sensibilisateur, recruteur et chargé du vetting au profit du Rwanda. Il déclare avoir mené plusieurs actions d’espionnage au profit du Rwanda et avoir fourni des renseignements stratégiques sécuritaires, militaires et politiques de la RDC au Rwanda à travers le mouvement terroriste M23 ». 

"Les citoyens membres d'un parti, non mandatés pour l'engager, ont leur vie propre. Ce qu'ils disent ou les engagements qu'ils prennent dans leurs cuisine et salon, champ et boutique ne concernent pas le parti et ne sauraient justifier, d'aucune manière, une quelconque suspicion ou de ténébreuses allusions valant présomption de culpabilité sur leur parti. En règle générale, un membre reconnu coupable d'actes délictueux est sanctionné conformément aux lois du pays et aux dispositions statutaires. Et il n'y a pas de place à complaisance ou à une spéculation malveillante sur ce", a conclu Dieudonné Bolengetenge.

Selon l'armée, ces personnes arrêtées sont mises à la disposition de la justice militaire. Elles sont poursuivies pour infractions de « haute trahison, de collision avec l'ennemi, de participation à un mouvement insurrectionnel et de l’association des malfaiteurs ».

Clément MUAMBA