RDC-Rutshuru : le M23/RDF profite de petites heures d’accalmie pour conquérir de nouvelles localités dans la chefferie de Bwito

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Les Combattants du M23/Ph. Droits tiers

Une accalmie relative est observée ce samedi 9 mars, sur presque toutes les lignes des combats dans la chefferie de Bwito, (territoire de Rutshuru), au Nord-Kivu. Sur place, plusieurs sources renseignent, toutefois, que la situation reste imprévisible. Toujours selon nos sources, les rebelles du M23/RDF, ont foulé, vendredi soir, le poste stratégique de contrôle de la Rwindi, situé en plein parc national des Virunga, sur l'axe Kiwanja-Kanyabayonga, sur la RN2. 

« L'ennemi est arrivé à Rwindi sans combats, parce que les militaires des FARDC venaient d’opérer un repli stratégique. Les militaires FARDC, leurs dépendants ainsi que les matériels de guerre ont pris la direction de Kanyabayonga », témoigne un habitant de Rwindi. 

Le même vendredi soir, les rebelles se sont emparés de Kalembe, une agglomération située à la limite entre les territoires de Rutshuru, Masisi et Walikale.

Entre-temps, des détonations en armes lourdes et légères ont été entendues, tard dans la soirée de vendredi à Lusoa, une localité du groupement Kanyabayonga. Selon nos sources, il s’agirait d'un nouvel assaut lancé par les rebelles du M23/RDF, dans le but d’avancer jusqu’à Kanyabayonga mais, notre source affirme qu'ils se sont heurtés à une résistance farouche des FARDC et des Wazalendo. 

De nouveaux affrontements entre la coalition M23-RDF et les FARDC, appuyés par les Wazalendo, ont une fois de plus été signalés, ce vendredi sur plusieurs axes, dans la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru. Selon le président du parlement des jeunes de la chefferie de Bwito, après s’être emparé d'une dizaines d’agglomérations dont Lueshe où se situe la mine de la SOMIKIVU, les rebelles sont parvenus à atteindre le poste de contrôle de la Rwindi. 

Des mêmes tentatives de progression de l'ennemi ont été signalées dans les hautes montagnes, surplombant Kibirizi afin d'aller couper l'axe Rwindi-Kanyabayonga. 

« Ils (Ndlr : les rebelles du M23/RDF) auraient l’objectif d'atteindre Kanyabayonga et pourquoi pas avancer jusqu’à Lubero. Parce que, à part Vitshumbi et le groupement de Binza, qui sont également visés par l’ennemi, il a réussi à occuper presque tout le territoire de Rutshuru. Le gouvernement doit prendre au sérieux cette guerre. Il faut vraiment appuyer sur la gâchette. Et donc, lancer des offensives de grande envergure. Aussi longtemps, qu’on continuera à jouer à l’offensive, au repli stratégique, d'autres localités serons toujours conquises par l’ennemi et nous conclurons que le pays est déjà vendu aux étrangers », regrette pour sa part Chirac Mafula, président du parlement des jeunes de la chefferie de Bwito. 

La reprise de ces affrontements, depuis pratiquement une semaine, dans la chefferie de Bwito a provoqué des déplacements massifs des habitants. Ils se déplacent les uns vers le territoire de Walikale, d'autres à Kanyabayonga, Kayna, Kirumba et environs (territoire de Lubero). D'autres encore prennent la direction de Rwindi et Vitshumbu (territoire de Rutshuru). Nombreux autres déplacés se sont réfugiés dans des brousses aux environs de Kibirizi.

Les acteurs de la société civile de la région craignent que les civils qui se sont réfugiés en brousse soient pris à partie par les rebelles du M23, en les confondant aux Wazalendo. Ils appellent au respect du droit international humanitaire. 

Jonathan Kombi, à Goma