Ituri : un rapport alarmant de la société civile dénombre 116 morts en deux mois

La société civile, forces vives de l'Ituri, a dressé dans son dernier rapport à mi-parcours un tableau sombre de l'évolution de la situation sécuritaire depuis le début de l'année 2024 sur l'ensemble de la province de l'Ituri.

Dieudonné Lossa, coordonnateur de cette structure en Ituri, a rendu public ce document lors de l'enterrement des personnes tuées par les éléments de la milice CODECO à Tali-Singo, dans le secteur des Bahema-Nord.

" Sur le massacre de 116 personnes du 1 janvier au 1 mars 2024 dans divers territoires de l'Ituri, la société civile a également noté le cas de 9 personnes blessées, 8 personnes kidnappées, 2 filles violées, 32 maisons et un camion Actros incendiés par des groupes armés opérant à ciel ouvert malgré la présence de l'état de siège ", peut-on lire dans ce document.

Et d'ajouter: 

" Ce bilan doit interpeller les détenteurs du monopole de la violence, à l'occurrence l’État congolais, afin de garantir la sécurité des personnes et de leurs biens, mission régalienne de l’armée et de la police. Je pense que continuer à enregistrer des morts en cascade... une jungle risquerait de s’installer dans la province de l’Ituri, et le gouvernement en sera le premier responsable ".

La province de l'Ituri, comme celle du Nord-Kivu, est depuis mai 2021 sous état de siège. En Ituri, plusieurs groupes armés ces derniers jours se sont renforcés et commettent des exactions sans interventions offensives de l'armée loyaliste pour la protection de la paisible population qui traverse une crise sans précédent.

Freddy Upar, à Bunia