Deux semaines après le carnage des civils par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Goma, la justice militaire cherche toujours à établir les responsabilités. Au moins 51 civils ont été tués lors d’une intervention disproportionnée contre des manifestants de la secte Uwezo wa neno Mesiani/Wazalendo qui voulaient battre le pavé pour demander le départ de la Monusco et de la force régionale de l’EAC.
Le procès de six militaires ouvert à la Cour militaire du Nord-Kivu se poursuit à Goma. Plusieurs témoins pointent la Garde République comme auteur des tueries.
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Ce lundi encore, la Cour a confronté le colonel Yves Rubenga commandant quartier général de l’état-major à la 34eme Région militaire et le colonel Mike Mikombe, commandant de la Garde Républicaine à Goma.
“Je suis arrivé sur le lieu du drame vers 8h30, j’avais déjà fini de déployer les éléments dans les points chauds de la ville. Les civils étaient déjà tués j’ai vu les éléments de la GR emporter la radio et Bisimwa, le leader de wazalendo”, a déclaré le colonel Yves Rubenga.
Il a même accusé la GR d’avoir désarmé les militaires qui commandait.
“Ils nous a désarmés, chassés et a ordonné à ces soldats de tirer. Je me répète, après nous avoir chassés, il a donné l’ordre à ses militaires de tirer. Quand ils ont constaté que des gens étaient déjà morts et d’autres blessés, quelqu’un est venu lui [colonel Mike] demander de se retirer dans son véhicule”, a-t-il ajouté.
Le commandant de la GR, même s’il ne confirme pas les faits lui imputés, justifie l’intervention de son unité.
“Ceux qui prévoyaient la marche le 30 août à Goma étaient des supplétifs du M23, nous avons reçu l’information que la ville était sous menace”, a-t-il répondu à une question de la Cour militaire.
Une nouvelle audience est prévue ce mardi.
Les vidéos largement partagées sur la toile montraient des éléments de la Garde Républicaine en train de ramasser les corps des civils tués et les ranger dans des camions KAMAZ. Les corps sont toujours gardés dans les morgues de l'hôpital militaire de Katindo, de l’hôpital provincial et de l’hôpital CBCA/Ndosho. L’armée a débuté l’identification des corps qui devraient être remis aux familles pour inhumation.
Yvonne Kapinga, à Goma