Conseil des ministres restreint : après la chute d'Uvira, le chef d’état-major des FARDC rassure sur les dispositions prises pour sécuriser le territoire attaqué

Conseil des ministres restreint
Conseil des ministres restreint

L’aggravation de la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, marquée par l’occupation de la ville d’Uvira par la rébellion de l’AFC/M23 appuyée par le Rwanda, était au centre d’une réunion restreinte du Conseil des ministres convoquée spécialement ce jeudi 11 décembre 2025 sous la présidence du chef de l’État, Félix Tshisekedi, à la Cité de l’Union africaine.

Invité à cette réunion de crise, le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, chef d’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), a présenté la situation opérationnelle sur le terrain. Selon lui, des dispositions ont été prises pour assurer la défense du pays et préserver l’intégrité du territoire national.

« Au deuxième chapitre du Conseil restreint de ce jour, relatif au point d’information, un seul point a été présenté : le chef d’état-major général des FARDC, spécialement invité à cette réunion, a fait le point de la situation sécuritaire sur les différents terrains opérationnels. Il a informé le Conseil restreint des dispositions mises en place par l’armée pour garantir la sécurité et la protection du territoire, notamment dans les zones attaquées par les forces rwandaises et leurs supplétifs », rapporte le compte rendu de la réunion, lu par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.

Cette réunion intervient alors que la ville d’Uvira, considérée comme stratégique dans le dispositif sécuritaire du gouvernement dans la province du Sud-Kivu, est désormais sous contrôle de l’AFC/M23, renforçant davantage son influence dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il s’agit d’un verrou essentiel susceptible d’ouvrir la voie à l’AFC/M23 vers l’espace Grand Katanga, considéré comme le poumon économique du pays.

La dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC coïncide avec l’entérinement des accords de Washington, signés entre Kinshasa et Kigali sous les auspices des États-Unis. Alors que ces accords étaient censés consolider le cessez-le-feu souhaité par les médiateurs et plusieurs partenaires de la RDC et du Rwanda, la situation s’est au contraire détériorée, donnant lieu à des accusations mutuelles entre les deux États quant aux responsabilités dans cette recrudescence des violences.

Après la prise de Bukavu en février 2025, le gouvernement congolais avait désigné Uvira comme siège provisoire des institutions dans les zones encore sous contrôle gouvernemental au Sud-Kivu. La prise d’Uvira par l’AFC/M23, soutenu par le Rwanda, constitue, selon le chef de la diplomatie burundaise, une « gifle » adressée à Washington, seulement quelques jours après la signature des accords censés ramener la paix dans la région des Grands Lacs.

Clément MUAMBA