Procès Mwangachuchu : le commissaire divisionnaire Vital Awashango a comparu en qualité de renseignant

Le commissaire divisionnaire Vital Umiya Awashango
Le commissaire divisionnaire Vital Umiya Awashango

L’ancien commissaire provincial de la police au Nord-Kivu (2013-2017), Vital Umiya Awashango, a comparu ce mardi 6 juin en qualité de renseignant devant la Haute cour militaire siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, dans l’affaire mettant en cause le député national Edouard Mwangachuchu. Awashango, actuellement directeur national des renseignements généraux de la PNC est le premier renseignant parmi d’autres responsables de la police à devoir comparaître dans cette affaire. La Cour l’a entendu au sujet de la sécurisation de la mine de la Société Bisunzu Mining (SMB). 

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Désigné chef de la police au Nord-Kivu tout au lendemain de la défaite du M23 en fin 2012, Vital Awashango a expliqué à la Cour comment le commissariat avait procédé à l’époque au recrutement des différentes unités au sein de la police. 

“Lorsque nous sommes arrivés à Goma, au retrait du M23 le 4 décembre 2012, tous les gens qu'on a retrouvés, on les a recrutés et après, avec le temps, on a commencé le contrôle. Il n'y avait pas de CNDP, tout le monde était de la police nationale”, a-t-il dit répondu à une question de la Cour sur la présence des éléments du M23 dans la police.

Ce responsable de la police était confronté au commissaire principal, Robert Mushamalirwa, co-prévenu de M. Mwangachuchu. Mushamalirwa, était aussi le chef de l'unité  qui assurait en son temps la sécurité de la SMB. L’unité d’après lui, était constituée de 80 hommes. Ce chiffre est de loin supérieur à ce qu’a avancé l’ancien chef de la police au Nord-Kivu qui parle d’une vingtaine de policiers. “Les policiers bénéficiaient de quelque chose, chaque policier avait 90 USD”, a ajouté Awashango. 

Il a aussi précisé que le commissariat provincial de la PNC ne recevait aucun fonds de la SMB à titre de récompense. 

“Le contrat est signé en trois exemplaires: un pour la police, un pour la société SMB et un pour la DGRAD. C'est paiement se fait à la DGRAD à la police on retourne seulement la preuve de paiement et s'il n'y a pas de paiement, c'est la DGRAD qui constate et recouvre”, a détaillé le commissaire divisionnaire. 

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"D’où provenaient les armes dont était dotée cette unité ?", demande la Cour. “Ce sont des armes que le commissariat provincial a mises à la disposition de l'unité”, a-t-il répondu. 

Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.

Outre Vital Umiya Awashango, plusieurs responsables de la police vont comparaître comme renseignants. Il s'agit notamment du responsable actuel de la police au Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire adjoint Aba Van Ang, du commissaire principal Sadiki Makengo, du commissaire supérieur adjoint Kasongo Ngoy Van, etc. 

Selon les sources de la justice militaire, ces renseignants attendent l’autorisation en vue de se présenter devant la Haute Cour militaire. 

La prochaine audience est fixée au vendredi 9 juin.

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Ivan Kasongo