RDC : Jean-Jacques Wondo dénonce devant le Parlement européen une "justice oppressive prise en otage par la politique"

Jean-Jacques Wondo
Jean-Jacques Wondo

L'expert belgo-congolais Jean-Jacques Wondo a dénoncé mercredi devant le Parlement européen les conditions "inhumaines" de sa détention en République démocratique du Congo  et les dérives d’un système judiciaire "pris en otage par la politique", quatre mois après sa libération.

Condamné à mort en septembre 2024 pour un rôle présumé dans une tentative de coup d'État, Wondo avait été libéré en février 2025, après une intense mobilisation politique, diplomatique et citoyenne, notamment en Belgique. Le Parlement européen avait adopté, le 23 janvier, une résolution réclamant sa libération et son retour sur le sol belge.

Devant les eurodéputés réunis à Bruxelles, Wondo a décrit une détention de plus de huit mois dans ce qu’il a qualifié de "géoles militaires totalitaires", évoquant "des privations de libertés, de dignité, de soins médicaux et de communication". Citant le sociologue américain Erving Goffman, il a assimilé son incarcération à une tentative de "broyer l'individu".

"J’étais devenu l’objet d’un acharnement diabolique d’une justice oppressive", a-t-il affirmé, soulignant que son procès avait été entaché "d’irrégularités" et d’un "manque de preuves crédibles", comme l’avait déjà relevé la résolution européenne.

Il a exprimé sa gratitude envers les institutions européennes, affirmant que leur action avait "brisé le silence de l’enfermement" et "rétabli [sa] dignité".

"Ce que vous m’avez rendu va bien au-delà de ma personne", a-t-il déclaré. "Vous avez rappelé au monde que la liberté n’est pas négociable."

Wondo s’est engagé à poursuivre son combat pour les droits humains, estimant que ce qu’il a vécu "continue d’écraser des milliers d’hommes et de femmes" dans son pays natal.