Au cours de l'audience de mardi 23 mai dans l'affaire Mwangachuchu, l'officier du ministère public a posé la question au commissaire principal Robert Mushamalirwa, chargé de sécurité de la société minière de Bisunzu (SMB), s'il est vrai que parmi les policiers qui sécurisent la société, la majorité venait du Rwanda mais qui portent des tenues de la police nationale congolaise et qu’ils étaient payés par SMB à hauteur de 12.000 $.
"Je confirme qu'il y avait des policiers à morphologie rwandophone immatriculés et payés par l'Etat congolais. La majorité de ces éléments de cette unité sont des bachi. Je les avais trouvés là, et je ne pouvais pas le renvoyer", a répondu Robert Mushamalirwa.
Pourquoi seulement la majorité des éléments de police commis à la sécurité de cette société était Bashi, demande l'officier du ministère public.
"Certains policiers de cette morphologie je les avais trouvés là bas, qui les avait recrutés, qui leurs avait donné les numéros matricules, je ne sais pas. La majorité de ces policiers sont des anciens du CNDP et du M23 avec le fameux brassage, mixage...", a répondu Robert Mushamalirwa.
L'organe de la loi a rappelé au cours de l'audience, que le code pénal militaire interdit le recrutement au sein de la police et de l'armée des personnes issues d'une même souche ethnique.
Édouard Mwangachuchu est poursuivi car soupçonné de participer à un mouvement insurrectionnel, d’entretenir des liens avec les rebelles du M23, d'incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, détenir illégalement des armes et munitions de guerre.
Selon l'officier du Ministère public qui cite un rapport de l'ANR, le député congolais est membre de la diaspora rwandaise à Kinshasa et travaille pour les intérêts du Rwanda alors que les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali sont tendues à la suite de l'activisme du M23 à l'Est du pays.
Ivan Kasongo