Lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits en RDC : Félix Tshisekedi presse le gouvernement à mettre en œuvre la feuille de route opérationnelle de  l'addendum au communiqué conjoint RDC-ONU

Photo d'illustration d'une femme violée
Photo d'illustration d'une femme violée

L'engagement renforcé de la République Démocratique du Congo à lutter contre les violences sexuelles liées aux conflits a été abordé par le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi dans sa communication lors de la 50e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 4 juillet à la Cité de l'Union Africaine.

Pour ce faire, Félix Tshisekedi entend passer à la mise en œuvre de l'addendum au communiqué conjoint RDC-ONU, signé le 3 décembre 2019. Il s'agit d'un document qui renforce et complète les engagements pris dans le cadre du communiqué conjoint de 2013. Il vise à lutter contre les violences sexuelles liées aux conflits en République démocratique du Congo, en mettant l'accent sur la prévention, la protection, la participation communautaire et la lutte contre l'impunité.

À ce sujet, Félix Tshisekedi a rappelé qu'il a reçu en audience Mme Pramila Patten, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles en période de conflit. Selon le compte rendu de la réunion du conseil des ministres, Il était question d'établir une feuille de route opérationnelle en lien avec les ministères concernés. 

"Ainsi, il a instruit formellement les autorités suivantes à mettre en oeuvre des actions concrètes, mesurables et irréversibles: le VPM, ministre de l'Intérieur d'exécuter le plan d'actions de la police nationale congolaise, de désigner un point focal et d'interdire toute promotion d'agents impliqués; le VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants d'exclure tout militaire coupable, de documenter les abus et de faire signer des engagements aux commandements; la Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères d'intensifier les démarches pour repositionner notre pays au Conseil de sécurité; le Ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux de donner des injonctions des poursuites sans complaisance contre les auteurs et de proposer les réformes législatives nécessaires", recommande Félix Tshisekedi dans le compte rendu de la réunion.

Selon toujours le compte rendu lu par le porte-parole du gouvernement, "la coordination présidentielle en charge de la jeunesse, des femmes et de la lutte contre la traite devra assurer le suivi de l'addendum, produire des rapports périodiques, renforcer la redevabilité et améliorer l'accessibilité de la ligne verte 122. Un rapport d'exécution est attendu dans un délai de 30 jours" ajoute le compte rendu de la réunion.

Rappelons que le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et la Représentante du Secrétaire Générale des Nations Unies chargée de la lutte contre les violences faites aux femmes en période de conflit, Patten Pramila, ont signé mardi 3 Décembre 2019 à la Primature un addendum du communiqué conjoint de 2013.  Ce communiqué conjoint de 2013 renouvelé porte sur trois axes, notamment la lutte contre l’impunité, la réforme du système de sécurité et le contrôle dans l’exploitation des ressources naturelles en République Démocratique du Congo.

La Représentante du Secrétaire Général des Nations Unies, Patten Pramila, a confié que depuis 2013, son Bureau, la Monusco et l’équipe Pays, accompagnent le Gouvernement congolais dans la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits. Six ans après, après évaluation de la situation avec le chef du Gouvernement, Sylvestre Ilunga, elle estime qu’il y a des progrès en RDC. Il se dégage selon Patten Pramila également une évolution positive sur le plan normatif à travers la résolution 2467 du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Cet addendum conclu entre les Nations Unies et la RDC porte sur la prévention, la protection et la participation communautaire, mais aussi sur la lutte contre l’impunité et l’état des droits, avait précisé Patten Pramila. 

Clément MUAMBA