MONUSCO: la confiance s’érode (GEC)

Les caques bleus à Beni
Les caques bleus à Beni

Jason Stearns, directeur du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York, annonce qu’un nouveau rapport rédigé avec son partenaire de recherche Ebuteli et l’institut de sondage BERCI sera publié dans les prochains jours. 

Ce document, révèle t-il, montre qu’en 2016, 55,1% des sondés déclaraient qu'ils qu'il n'était pas temps pour la MONUSCO de partir. « Aujourd'hui, 44,7 % disent que les casques bleus devraient partir maintenant (en 2016, ce chiffre était de 29,4 %) », écrit-il. Le même document ajoute qu’en 2016, 63 % de personnes sondées pensaient que la mission « faisait du bon travail pour protéger les civils et maintenant seulement 23,6% le pensent ».

« Il est tout à fait possible que les manifestants contre la MONUSCO aient été manipulés. Mais ce qui est clair c’est que la mission a perdu beaucoup de popularité », explique Jason Stearns. Il rappelle aussi l’une des principales recommandations du GEC en 2018: « il faut se pincher sur le cœur du problème sécuritaire: la géopolitique régionale et la mauvaise gouvernance ». 

Les manifestations se sont répandues dans les villes du Nord et du Sud-Kivu de lundi à mercredi faisant une dizaine de morts avec des victimes dans les rangs de la force onusienne et de la population civile. Les appels au calme se sont multipliés au niveau national et international. Le gouvernement et la Monusco ont annoncé mardi avoir ouvert une enquête afin de connaître les causes et le déroulement de ces incidents violents.