Breaking News
Ituri : trois jours après les tueries de Komanda, la société civile note un « flou opérationnel » entretenu par les groupes armés et s’interroge sur l’identité des assaillants
Femme
- Sécurité
- Mercredi 30 juillet 2025 - 13:59
L’attaque meurtrière ayant fait 49 morts à Komanda (territoire d’Irumu) continue de susciter des réactions au regard de son ampleur. Au-delà des faits, la coordination nationale de la société civile relève que sous l’état de siège en vigueur depuis quatre ans, l’Ituri s’est transformé en « terrain favorable » aux groupes armés tant locaux qu’étrangers qui semblent entretenir un climat d’entente.
« Depuis très longtemps, des voix s’élèvent pour dénoncer la similitude, si ce n’est pas la collaboration entre les divers groupes armés, tant locaux qu’étrangers, qui trouvent un terrain très favorable en Ituri, surtout en période d’état de siège. Tous ces groupes armés ne s’affrontent presque jamais entre eux ; leur cible reste la population civile et les biens matériels », souligne la coordination nationale de la société civile dans un communiqué.
Dans ce contexte, un « flou » s’installe sur le terrain et des interrogations s’imposent sur l’identité des auteurs des dernières tueries à Komanda.
« Ce flou opérationnel interroge : si l’on ignore d’où sont venus les assaillants et où ils sont allés, peut-on conclure avec certitude qu’il s’agissait des ADF ?», s’interroge la société civile qui précise « qu’il ne s’agit aucunement ici de disculper ou de protéger quelque groupe que ce soit, mais de rappeler l’importance de la rigueur dans l’identification des responsables et la nécessité de preuves tangibles avant toute déclaration ; à ce jour, aucun assaillant n’a été arrêté ».
Plusieurs sources dont les autorités ont attribué l’attaque des Komanda aux islamistes de Allied democratic forces (ADF) alliés au groupe Etat islamique. En plus de 49 personnes tuées, plusieurs sont blessées et d’autres emportées dans la brousse. Quelques blessés graves sont pris en charge par MSF à Bunia.
Cette attaque s’ajoute à d’autres cas récurrents dans la région. Selon OCHA, depuis début juillet, les attaques attribuées aux ADF dans les territoires d'Irumu et de Beni ont fait plus de 100 morts parmi les civils et déplacé plus de 50 000 personnes vers d'autres localités.
