Le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula est à Kinshasa depuis lundi après plusieurs semaines d’absence, dans un contexte marqué par les suites de ses propos tenus le 1er juillet à Lubumbashi. Lors d’un meeting, une vidéo devenue virale le montre s’en prenant vivement au Rwanda, qu’il accuse d’être à l’origine de la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il affirme que le Rwanda doit être traité en priorité, tandis que, selon lui, Joseph Kabila et Corneille Nangaa, « sont des Congolais », dont les cas peuvent être examinés plus tard.
Ces déclarations ont été mal perçues à Kinshasa, alors que l’ancien président Kabila a vu son immunité levée et qu’il est accusé de liens avec Corneille Nangaa, récemment condamné à mort.
Deux jours après ce discours, l’entourage du gouverneur Kyabula affirme qu’il est malade. Il ne donne ensuite plus aucun signe de vie. La police et la Direction générale de migration sont mobilisées pour le localiser. Ses proches soutiennent qu’il est resté à Lubumbashi, avec son téléphone éteint sur ordre de ses médecins, une version mise en doute par les services de sécurité. Un membre de sa famille, arrêté un temps, a depuis été libéré, selon une source politique.
Le gouverneur s’est finalement présenté ce lundi vers 15 heures au cabinet du vice-premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, actuellement en mission au Congo-Brazzaville pour les travaux de la commission mixte RDC–Congo-Brazzaville. Il a été reçu par un responsable du cabinet.
Jacques Kyabula ne s’est toujours pas exprimé publiquement. Il doit attendre le retour de Jacquemain Shabani pour le faire. Selon nos informations, il a remis un nouveau numéro de téléphone et se trouve toujours à Kinshasa, en attendant.
Plusieurs questions restent en suspens : où se trouvait-il exactement ? Pourquoi avoir attendu des avis de recherche pour se manifester ? Et que signifiaient précisément ses propos du 1er juillet ? Le dossier est pris au sérieux sur le plan sécuritaire.