A l’occasion du lancement du plan de réponse humanitaire pour l’année 2022, les humanitaires ont décrit les problèmes auxquels ils font face dans l’exercice de leur métier.
Parmi ces problèmes, le plus grand c’est l’insécurité, et l’autre, qui est, selon eux, « spécifique », est en rapport avec les arrêtés interministériels leur permettant d’exercer au pays.
« Si on regarde les statistiques, elles sont quand même très tristes pour l’année 2021. On est en train d’observer de plus en plus de problèmes pour les travailleurs humanitaires, pour la sécurité et pour avoir accès aux différents sites, comparativement aux années qui sont déjà passées. Il y a le problème spécifique, celui des arrêtés interministériels qui sont des accords qui sont signés entre certains ministères, et les partenaires, les ONG, qui expliquent comment ils doivent travailler et lesquels accords sont conclus pour que les ONG travaillent dans le cadre du gouvernement. Alors là, on demande au gouvernement de pouvoir accélérer le processus administratif pour signer ces arrêtés afin de faciliter la vie des partenaires », a demandé Johan Heffinck, du bureau régional de la Direction Générale de la Protection Civile et des opérations d’Aide Humanitaire Européennes (ECHO).
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« Mais le plus grand problème auquel on est confronté c’est le problème de sécurité, surtout dans les provinces de l’Est. C’est devenu pour certains de nos partenaires très difficile, même de quitter Goma et de passer par les deux axes vers Sake et Rutshuru. Si avant c’était considéré comme des routes sécurisées, maintenant on connaît des kidnappings et des attaques contre les humanitaires ».
Selon ce représentant des bailleurs de fonds humanitaires, c’est dans chaque pays où il y a un conflit comme dans les provinces de l’Est, qu’il faut absolument assurer que les humanitaires peuvent travailler dans un cadre sécurisé, sans morts, sans blessés ni kidnapping. On peut assurer la sécurité des humanitaires par d’autres manières que par des escortes militaires, parce qu’il faudrait conserver la neutralité de l’action humanitaire, indiquent les humanitaires.
Concernant le financement du plan humanitaire attendu cette année, Johan Heffinck pense que s’ils pouvaient avoir 1,88 milliards de dollars pour cette année, ça sera une bonne chose. Cependant, ça ne sera pas possible d’avoir autant parce qu’il y a compétition avec d’autres crises dans le monde.
Thérèse Ntumba