« La lenteur dans la mutualisation des opérations d’identification de la population, de recensement de la population et de l’habitat ainsi que de l’enrôlement des électeurs est de nature à retarder le processus électoral déjà soumis aux contraintes de délai constitutionnel », expliquait Denis Kadima en présentant la feuille de route du processus électoral. Le président de la CENI espère que cette question sera traitée avec prudence par le gouvernement.
De son côté, Nicolas Kazadi, ministre des finances, estime que cette mutualisation des ressources ne va pas entamer l’indépendance et l’autonomie de la CENI.
« C’est très surprenant. Il s’agit d’une décision prise par la gouvernement. Elle est conforme à l’orientation du chef de l’Etat et validée en conseil des ministres. Il est hors de question que cela soit remise en question par qui que ce soit. Ce serait une atteinte au fonctionnement normal des institutions », a t-il dit sur Top Congo FM.
Il donne des raisons: « La mutualisation, c’est pour éviter de répéter les erreurs du passé. Nous sommes bientôt au 4e cycle électoral. Est-il normal de recommencer à zéro? (…) Nous avons un budget demandé par la CENI de 620 millions USD rien que pour 2022. Tout ça parce que durant le cycle précédent aucun effort n’a été fait pour sécuriser une base des données sur les citoyens. Nous aurions pu faire des économies ».
Nicolas Kazadi explique que cette mutualisation ne sera pas faite aveuglément: « La ligne est claire: rien de cette mutualisation ne doit conduire à retarder le calendrier électoral. Chaque fois qu’on pourra mutualiser on le fera et chaque fois qu’il y aura un conflit en terme de timing on abandonnera les étapes du processus qui pourront porter atteinte au processus électoral ».
La position du ministre est également celle défendue par Jean-Michel Sama Lukonde:
Selon le premier ministre, cette mutualisation se fera sans sans handicaper l’autonomie et les délais contraignants de la CENI: « La discussion est au niveau du gouvernement, l’option a été levée et décret adopté en conseil des ministres dans le cadre de cette mutualisation. Besoin d’assurer, surtout pour la CENI qui a des délais les plus contraignants, que ces opérations ne puissent pas l’empêcher d’atteindre ses objectifs. Nous pensons que c’est possible. Je tiens à apporter ces précisions, comme cela on aura pas de confusion », avait-il dit répondant à une question de ACTUALITE.CD au cours d’un déjeuner de presse.
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