Chambre de commerce en RDC : Jean-Robert Isifua Bokumbe lance un appel pressant aux autorités pour une clarification juridique et une réglementation rigoureuse du secteur

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Jean-Robert Isifua Bokumbe

Secteur clé dans l'écosystème économique de la République Démocratique du Congo, le président de la chambre de commerce, d’industrie et des services (CCIS-RDC) Robert Isifua Bokumbe alerte sur l'imbroglio qui règne dans le secteur des chambres de commerce. Occasion pour lui d'interpeller les autorités du pays et les législateurs sur la nécessité d'une clarification juridique et une réglementation rigoureuse dans ce secteur des chambres de commerce en RDC.

Au cours d'un échange avec la presse mercredi 6 août 2025 dans ses installations à Kinshasa, Jean-Robert Isifua Bokumbe, le président de la chambre de commerce, d’industrie et des services (CCIS-RDC) a précisé qu'à l'heure actuelle toutes les chambres de commerce actuellement actives en République démocratique du Congo, quel que soit leur rayonnement, sont des initiatives privées œuvrant pour le développement économique du pays. 

"Aucune de ces entités ne peut prétendre à une reconnaissance exclusive ou à une quelconque primauté institutionnelle. Je tiens également à dénoncer, avec responsabilité, les pratiques de certaines représentations diplomatiques de la RDC à l'étranger qui, pour des raisons souvent non conformes à l'esprit républicain (mercantilisme, affinités politiques ou communautaires), accordent des "reconnaissances officielles à certaines structures. Ces actes sont juridiquement non fondés et institutionnellement contestables. Il est important de rappeler que toutes les chambres de commerce en activité en RDC, quel que soit leur rayonnement ou leur ancienneté, sont des initiatives privées œuvrant pour le développement économique national, mais aucune ne peut être qualifiée à ce jour' d'officielle » au sens juridique du terme", a fait savoir Jean-Robert Isifua Bokumbe, le président de la chambre de commerce, d’industrie et des services (CCIS-RDC).

M. Jean-Robert Isifua Bokumbe révèle qu'au niveau des représentations diplomatiques, certains ambassadeurs ne facilitent pas la tâche à certaines chambres de commerce parfois en se basant sur des affinités pour nuire aux autres. 

"Pourquoi j'en parle ? J'en parle pour que tout le monde sache que nous ne sommes pas clandestins, nous sommes officiels et nous sommes reconnus par les institutions de l'État et qu'il n'y a aucune difficulté de fonctionner avec telle ou telle autre chambre de commerce par exemple la mienne. Quand vous quittez le Congo,vous allez dans nos ambassades, on rencontre des difficultés là-bas. Il y a des ambassadeurs qui reconnaissent telle chambre qui est officielle l'autre n'est pas officielle voilà la difficulté et quand vous fuyez, vous voyez que l''Ambassadeur est de la même région que le Président de la chambre dont lui reconnaît comme étant officielle, ça met du cafouillage, ça fait du désordre et des conflits et l'opacité, des difficultés dans le fonctionnement relationnel entre telle ou telle autre chambre avec tels pays. Quand votre ambassadeur vous refuse, il ne reconnaît pas votre institution  légale, vous êtes en difficulté vis-à-vis des partenaires du pays concerné", a fait remarquer le président de la chambre de commerce, d’industrie et des services (CCIS-RDC).

Jean-Robert Isifua Bokumbe estime qu'il est nécessaire de distinguer les chambres sectorielles, bilatérales et privées. Cet environnement pluriel ne peut donner lieu à une exclusivité institutionnelle à telle ou telle autre organisation.

"Dans un contexte où circulent malheureusement des informations erronées ou tendancieuses, je juge utile et parfois nécessaire de rappeler quelques vérités essentielles concernant la reconnaissance officielle des Chambres de Commerce en République Démocratique du Congo. Fort de mon expérience, notamment comme ancien membre actif de la Chambre de Commerce Belgo-Congolaise et Luxembourgeoise (CCBCL), ancien Secrétaire général de la Chambre de Commerce et d'Industrie Franco-Congolaise (CCIFC) pendant six ans, et Administrateur de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), je peux affirmer qu'à ce jour, aucun décret présidentiel, arrêté ministériel ou loi votée par l'Assemblée nationale n'a jamais désigné une Chambre de Commerce comme étant officiellement reconnue par l'État congolais. Contrairement à ce que l'on observe dans des pays comme la France ou le Maroc, la RDC ne dispose pas encore d'une loi organique instituant une Chambre de Commerce nationale, unique et officielle", a souligné le président de la chambre de commerce, d’industrie et des services (CCIS-RDC).

Pour Jean-Robert Isifua Bokumbe, il est temps pour la RDC de se doter d'une loi organique spécifique qui prend en charge la question du statut juridique des chambres de commerce.  Certaines initiatives ont été enclenchées au niveau du parlement jusqu'à ce jour,elles n'ont jamais abouti d'où la nécessité de se doter d'un statut légal cohérent et équitable pour tous.

"Toutes les structures actuellement actives dans le domaine, dont la CCIS-RDC que j'ai l'honneur de présider, ont été créées sous statut d'ASBL, conformément à la loi n°004/2001 du 20 juillet 2001 relative aux associations sans but lucratif. Si certaines bénéficient de reconnaissances techniques ponctuelles de la part de ministères tels que ceux de l'Économie nationale, du Commerce extérieur ou de l'Industrie, ces agréments ne sauraient remplacer une reconnaissance juridique formelle par décret ou loi. Ce paysage pluriel inclut notamment: la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), qui agit parfois comme interface économique nationale malgré son statut de patronat; les chambres à vocation bilatérale (Belgo-Congolaise, Franco-Congolaise, Maroco-Congolaise, etc.); Et la CCIS-RDC, chambre généraliste multisectorielle que je représente", a indiqué Jean-Robert Isifua Bokumbe.

La Chambre de Commerce, d'Industrie et de Services (CCIS-RDC) est une chambre multilatérale. Elle est organisée sur deux grands axes : L'axe local et l'axe international. La CCIS-RDC, dans ce contexte, sert d'espace de convergence, de formation, de structuration et de mise en contact de ce public avec les institutions de l'état qui peuvent leur être utiles pour leurs activités, les banques pour des raisons qu'on peut imaginer et les organismes internationaux qui peuvent les financer.

La chambre de commerce, d'industrie et des services (CCIS-RDC)est une initiative de l'entrepreneur congolais Jean Robert Isifua. Pour rappel, la CCIS-RDC a déjà signé des conventions de partenariat avec les hommes d'affaires marocains de la région de Rabat-Salé-Kénitra. En vertu de cette convention, les deux parties expriment leur engagement commun d’asseoir un partenariat économique, afin de découvrir les potentialités économiques des deux pays et mettre en valeur les atouts et opportunités d’affaires dans le Royaume du Maroc et la RDC. 

Clément MUAMBA