Le procès de l’ancien président congolais Joseph Kabila s’est ouvert le 25 juillet devant la Haute Cour militaire de Kinshasa, avec de lourdes accusations à son encontre : haute trahison, soutien à la rébellion M23/AFC, crimes contre la paix, viols, homicides et torture. Cette procédure judiciaire fait suite à la levée de son immunité parlementaire par le Sénat en mai 2025.
Pour défendre les intérêts de l’État dans ce procès, 7 cabinets d’avocats ont été mandatés, avec à la clé des honoraires d’un montant total de 2,43 millions de dollars. Cette somme a provoqué un vif débat au sein de l’opinion publique, certains dénonçant une dépense excessive en période de tension budgétaire.
Lors d’un point de presse le 1er août, Me Jean-Marie Kabengela, avocat de la République, a justifié cette rémunération en soulignant la « dangerosité » de l’affaire, les risques sécuritaires encourus par les avocats, ainsi que la complexité du dossier. Il a affirmé que ces honoraires sont « patriotiques » et « modestes » comparés à d’autres affaires moins sensibles.
Les avocats assurent qu’ils n’ont pas encore perçu d’avance et que les montants sont répartis par cabinet, et non par individu. Ils expliquent que plusieurs cabinets ont décliné l’affaire en raison de la menace que représenterait Joseph Kabila et des pressions entourant le dossier. De plus, certains membres du collectif d’avocats sont déployés en province et doivent assurer leur propre sécurité et logement.
La prochaine audience dans cette affaire est prévue pour le 7 août. Pour les avocats de la République, ce procès est l’occasion d’obtenir une condamnation assortie de dommages et intérêts importants pour l’État, au-delà de la simple sanction pénale.