Le député national Gratien de Saint-Nicolas Iracan, coordonnateur du Collectif de députés nationaux des 26 provinces (C26) a qualifié, ce dimanche 30 janvier, « d’imposteurs », des députés qui l’ont déchu de son poste. Pour lui, c'est un groupe d'élus recrutés pour déstabiliser la structure.
Il dit ne pas reconnaître la déclaration faite par ce groupe de députés et fait savoir qu’il continue à diriger cette structure.
« Nous sommes les hommes d’Etat, eux ont cherché à faire une déclaration pour le sensationnel. Nous ne reconnaissons pas cette déclaration. C’est un groupe d’imposteurs qui ont été recrutés pour déstabiliser C26. Donc, il n’y a pas eu de destitution. On a vu un groupe d’imposteurs. Et dans ce groupe d’imposteurs, il y en a 6 qui appartiennent ou mieux qui sont mandatés au sein C26 », a-t-il dit.
Il fustige l’irrégularité relative au quorum de prise de décisions et aux provinces doublement représentées.
« Pour avoir une réunion qui aboutit à une destitution, d’abord le mandat doit venir des différentes provinces et quand on va siéger, il faut qu’il y ait au moins la majorité absolue, soit 14 sur les 26 députés qui acceptent et décident de la destitution. Ils ont forcé le nombre parce qu’ils savent que les gens qui vont les regarder ne les connaissent pas. Il y a un collègue qui a identifié deux collègues du Sankuru et moi, j’ai identifié deux de la Tshopo et deux Sud- Ubangi. En plus, le collègue Jean-Pierre Kayembe est un intrus. Comment s’est-il retrouvé là-bas ? », s’est interrogé Gratien de Saint Nicolas Iracan.
L’élu de Bunia dans la province de l’Ituri précise que le C26 peut faire des réunions en extension. Mais lorsqu’il faut prendre des décisions, ce sont les 26 délégués qui décident.
Pour rappel, le Collectif de députés nationaux des 26 provinces est une organisation politique informelle interne à l'Assemblée nationale, regroupant les députés de la majorité comme de l'opposition, représentants les 26 provinces. Cette structure a été créée en mars 2020 par le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan, dans un contexte de crise entre Félix Tshisekedi, Président de la République et Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale. Il est un régulateur politique au sein de l'Assemblée nationale mais surtout stabilisateur entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.
Parmi les réalisations de cette structure, M. Iracan parle notamment :
- Des compromis et des garantis trouvés à l’époque pour éviter la dissolution de l'Assemblée nationale et la mise en accusation du Président Félix Tshisekedi ;
- De la stabilisation de la gestion de Mabunda en étouffant chaque fois les initiatives visant les pétitions de déchéance tout en trouvant un terrain d'attente. Mabunda est tombée après avoir été lâchée par le C26 ;
- Des plusieurs séances de travail avec le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et l'actuel, Jean-Michel Sama Lukonde.
Berith Yakitenge