Le moment est solennel, l’heure décisive. Ce jeudi 07 août 2025, à 16h tapantes, les Léopards A’ de la République Démocratique du Congo (RDC) retrouvent la pelouse du Nyayo Stadium avec une vérité gravée dans le marbre : gagner ou sombrer. Après leur entame ratée face aux Harambe Stars du Kenya (défaite 1-0), les fauves congolais n’ont plus droit à l’erreur. Face à la Zambie, redoutable et robuste, ce deuxième acte du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2024) prend déjà des allures de demi-finale avant l’heure.
Le piège s’est refermé plus tôt que prévu. L’étau se resserre.
Les Congolais ont le couteau sous la gorge. Mais parmi les soldats du onze national, un homme garde la tête froide et le cœur chaud. Oscar Kabwit, le virevoltant ailier du TP Mazembe, sait ce qu’il lui reste à faire. Lui, le dépositaire offensif de cette sélection, ne veut pas rentrer trop tôt à Kinshasa.
Dimanche dernier contre le Kenya, les Léopards ont été trahis par leur finition. Dominateurs et dominés à la fois, dans le jeu, ils ont péché dans l’acte final. Un seul but encaissé, mais aucun inscrit. Kabwit, lui, a été l’une des rares étincelles en seconde période. Percutant, inspiré, il a fait vaciller la défense kenyane, sans pour autant conclure. Mais depuis ? Il promet : les choses ont changé.Ce démon du dernier geste, on l’a envoyé aux lieux arides. " Les séances spécifiques ont payé. Maintenant, on sait quoi faire devant le but", confie Kabwit, d’un ton ferme, regard franc. Trois jours de réajustements techniques, de travail de précision, de répétitions millimétrées dans les 20 derniers mètres. L’équipe a répondu présent. L’état d’esprit est là. Et Kabwit, tel un vétéran des joutes africaines malgré son jeune âge (20 ans), en est le symbole.
"C’est le CHAN quand-même !"
Homme fort des éliminatoires avec deux buts cruciaux contre le Tchad (1-1 à l’aller, 3-1 au retour), Kabwit n’est pas un novice. Il connaît la scène africaine. Il connaît la pression. Et surtout, il sait comment on relève la tête. Ce jeudi, c’est à lui de réveiller les géants. Les champions de 2009 et 2016 n’ont pas dit leur dernier mot. "L’ambiance est bonne. Tous, nous sommes confiants. Je sais qu’on peut faire la différence à tout moment. Pour gagner un match, il faut marquer le but. Et nous, on a besoin de cette victoire pour demain !", déclare-t-il. "Ce ne sont pas deux ou trois absents qui peuvent nous faire perdre notre homogénéité. C’est le CHAN quand-même !", tranche t-il.
Face aux Congolais, les Chipolopolo Boys ne viendront pas en victimes résignées. Physiques, engagés, disciplinés tactiquement, ils sont tout sauf une proie facile. Mais les Léopards le savent : leur destin est entre leurs propres mains. Et il faudra l’arracher à coups de talent, d’orgueil et de sacrifice. Otis Ngoma, encore muet en victoire dans un CHAN malgré une finale dirigée en 2023, joue gros. Mais sur le terrain, ce sont ses joueurs Kabwit en tête qui doivent écrire la suite de cette histoire.
Jenovic Lumbuenadio à Nairobi