CHAN 2024 : " Ce sont ces garçons qui doivent revaloriser leur entraîneur " (Otis Ngoma)

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Otis Ngoma Kondi

C’est déjà l’heure des comptes. Ce jeudi 07 août 2025, à 16h00, les Léopards A’ de la RDC n’auront plus droit à l’erreur au Nyayo Stadium. Dos au mur après une entame ratée face au pays hôte (défaite 1-0 devant le Kenya), les hommes d’Otis Ngoma croisent la Zambie dans un duel sous haute tension. Les Chipolopolo Boys ne viennent pas en touristes, et le piège semble bien tendu.

Mais la RDC joue gros. Très gros..Un deuxième revers, et c’est quasiment la porte de sortie. Une élimination précoce qui ferait tâche, surtout pour un technicien comme Otis Ngoma, et toujours en quête de sa première victoire en phase finale du CHAN. Quatre matchs dirigés dans cette compétition pour zéro succès dont une raclée (3-0) en 2023. L’homme sait qu’il n’a plus de joker.

Une pression... positive

À la veille de cette deuxième sortie décisive, Otis a hausé le ton. Longuement. Les mots ont fusé avec la gravité d’un général sur le front. Il faut réagir. Maintenant. " On est de vrais professionnels, et des professionnels ne bricolent pas", tonne-t-il d'entrée, comme pour balayer tout soupçon de laxisme dans son groupe.
"On a replacé les joueurs venus de Kinshasa. On veut que chacun évolue à son vrai poste. Le côté droit ? On va le combler. Physiquement, les garçons sont plus frais "

Il le reconnaît sans fard : le premier match a laissé un goût amer. 14 jours sans match amical, un manque de repères, une condition physique insuffisante. Des crampes, des hésitations, de la fébrilité. Tout cela, c’est du passé. Du moins, il l’espère. La Zambie, ce n’est pas un cadeau. Un football rugueux, une équipe bagarreuse, compacte, agressive. Otis ne s’y trompe pas. "Ce sont des combattants. Il y aura du répondant. Mais on a suivi tous leurs matchs depuis la COSAFA Cup. On trouvera des solutions pour faire bonne figure ", sonne t-il.

Des ajustements ont été opérés. Des évaluations physiques menées. Désormais, seuls les plus endurants monteront sur le champ de bataille.Mais plus que la tactique, c’est le cœur qui sera mis à contribution. Otis appelle ses joueurs à puiser dans leurs tripes, à se sublimer pour leur peuple. Et pour lui. " Ce sont ces garçons qui doivent revaloriser leur entraîneur. Ce n’est pas une question de talent seulement. Il faut un dépassement de soi. Beaucoup de sacrifices. Mourir sur le terrain s’il le faut. Laisser leur peau ", enrage sexagénaire.

Les mots sont durs, le ton grave. C’est qu’il y a urgence. Le pays tout entier attend un sursaut. Un vrai. Le CHAN n’est pas une simple compétition. C’est une vitrine. Un honneur. Et les Léopards doivent rugir dans le carquois ou s’effacer de la boussole.

Jenovic Lumbuenadio à Nairobi.