Albert Moleka: « Techniquement, il est devenu impossible d’organiser les élections dans le délai, à moins de faire le choix d’organiser les élections bâclées »

Parce que les élections de 2023 se préparent dès aujourd’hui, la rédaction vous propose ce numéro de Objectif 2023, émission hebdomadaire dédiée au débat électoral: réformes, animateurs de la Commission Nationale Électorale Nationale (CENI), financement des élections, etc.

Pour ce nouveau numéro Cléopâtre Iluku reçoit Albert Moleka, ancien directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi.

Au sujet de trois ans du pouvoir de Félix Tshisekedi: « Il fallait une préparation. Lorsque vous accédez au pouvoir ce n’est pas par hasard. Cela doit être l’aboutissement non seulement d’une lutte, mais l’aboutissement d’une progression, d’un changement en vous même en terme de connaissances de la chose publique, connaissance de la situation du terrain, de sorte à avoir déjà des propositions adaptées et efficaces (…) On a l’impression que beaucoup de programmes et projets sont improvisés. C’est ce qui fait que ces projets ont peu de chance de réussir dans le temps imparti du mandat ».

Ce qui devrait être prioritaire: « Si vous n’arrivez pas prioritairement à instaurer la présence et l’autorité de l’Etat sur le territoire, il vous sera difficile de réaliser avec succès un quelconque programme. Le soubassement sur lequel tous ces programmes doivent s’appuyer, c’est l’Etat. La priorité c’est la sécurité, la sécurité sociale, la société alimentaire, c’est cela la priorité. »

Le retard dans la préparation des élections: « Nous sommes au même point qu’en fin 2014 sous Joseph Kabila. Techniquement, il est devenu impossible d’organiser les élections dans le délai, à moins de faire le choix d’organiser les élections bâclées (…). Certaines opérations nécessitent du temps non compressible. Ces opérations dépendent de certaines étapes et procédures. C’est par exemple l’enregistrement des électeurs. Il faut commander les matériels (…). Le train électoral est toujours bloqué ».