CENI: « nous sommes en face des pères spirituels desquels nous attendons plutôt un exemple de conciliation et d’humilité » (Lambert Mende)

Lambert Mende
Lambert Mende

Lambert Mende est l’invité de Cléopatre Iluku dans « Objectif 2023 », émission électorale de ACTUALITE.CD. L’ancien porte-parole du Gouvernement revient sur les difficultés éprouvées par les confessions religieuses pour dégager un consensus sur leurs délégués à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Catholiques et protestants constatent l’impasse et saisissent Félix Tshisekedi et les six autres confessions s’en tiennent au choix de Denis Kadima.

« Je ne sais pas dire si les confessions religieuses ont échoué. C’est sur qu’elles ont retardé le processus. Cela fait belle lurette qu’on attend qu’elles présentent les deux personnalités qu’elles délèguent à la CENI (plénière et bureau). Ces confessions restent divisées pour des raisons qu’il m’est difficile de comprendre dans la mesure où nous sommes en face des pères spirituels desquels nous attendons plutôt un exemple de conciliation et d’humilité. Je suis plutôt déçus de cette attitude et j’espère vivement que le dernier délai accordé par le président de l’Assemblée nationale sera respecté », a t-il déclaré.

Ce délai a effectivement été dépassé. Les six confessions ont déposé leur PV sans les catholiques et les protestants. Les six disent être allés au vote suite à l’absence du consensus.

« D’après la loi, ces désignations se font par consensus. C’est ce que nous avons fait au niveau des acteurs politiques. Pour les chefs religieux, en cas de non consensus, dans une démocratie, on passe au vote pour dégager une majorité (…). Nous souhaitons qu’ils arrivent à un consensus », espère toujours l’ancien ministre de la communication et des médias. 

Plutôt réaliste, Lambert Mende note les sentiments qui animent les chefs religieux.

« L’influence politique est inévitable. On ne peut pas interdire à un religieux d’avoir des sentiments vis-à-vis d’un politique. On ne peut pas dire que c’est Dieu qui descend ou le Saint-Esprit lui-même. Ce sont des hommes de chaire comme vous et moi. Ce que nous pouvons faire, c’est de les inviter instamment de surpasser ces sentiments qui semblent les animer. La RDC a aujourd’hui besoin de mettre en place sa CENI. Sans cela il y’aura un impact sur le déroule du calendrier électoral. Et par la suite, on va avoir des plaintes sur les éventuels retards ». 

Vous pouvez suivre l’entièreté de cette émission ici.