Après la signature de l'accord de paix entre Kinshasa et Kigali, la République Démocratique du Congo s'apprête déjà à commencer l'exécution dudit accord signé sous les auspices des États-Unis. Conformément à l'accord, les parties disposent d'un délai de 30 jours à compter de l’entrée en vigueur de l’accord pour mettre en place un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité.
Lors d'un briefing de presse ce jeudi 3 juillet, la ministre des affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner a révélé que la RDC a déjà finalisé l’étape de choisir ses délégués à dépêcher au sein de ce mécanisme. Pour Kinshasa, la mise en œuvre de l'accord équivaut au retour de l'État dans les zones sous contrôle de l'occupation.
"C'est un retour de l'État congolais aux côtés des populations qui, pendant ces derniers mois étaient livrées à des forces qui occupaient avec violence et avec force le territoire souverain de la République Démocratique du Congo. Il s'agit du retour de l'État congolais aux côtés des populations civiles congolaises. Le mécanisme conjoint de sécurité est prévu d'être mis en place 30 jours après la signature de l'accord et je peux vous rassurer que la République Démocratique du Congo, nous sommes déjà prêts, nous avons déjà clôturé l'étape nécessaire d'identifier les personnes qui vont représenter la République Démocratique du Congo dans ce mécanisme", a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise.
Mme Kayikwamba a également fait le point sur les autres étapes liées toujours à la mise en œuvre de l'accord de Washington entre Kinshasa et Kigali.
"Il y a aussi trois mois pour le lancement du cadre d'intégration économique régionale, ça veut dire que nous avons trois mois pour suivre les avancées dans la mise en œuvre de l'accord de paix et voir justement si ces avancées sont assez encourageantes pour aussi se projeter dans une logique d'un cadre d'intégration économique régionale et nous avons aussi 45 jours pour la tenue de la première réunion du comité de surveillance conjoint", a ajouté Thérèse Kayikwamba Wagner.
En ce qui concerne le mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, il est régi par les principes suivants et le plan de mise en œuvre figurant à l'annexe :
• La fin irréversible et vérifiable du soutien de l'État aux FDLR et aux groupes armés associés, et l'interdiction totale de tout soutien matériel, logistique, financier ou autre, qu'il soit national ou étranger, à ces derniers;
• Un engagement à identifier, évaluer, localiser et neutraliser conformément aux dispositions pertinentes du Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de désengagement des forces/levée des mesures défensives par le Rwanda (CONOPS) du 31 octobre 2024, découlant du processus de Luanda;
• Un engagement à s'appuyer sur les accords de coopération bilatérale en matière de sécurité déjà couronnés de succès, dans le cadre où les opérations sont ciblées, ponctuelles et ciblées sur une menace spécifique;
• La protection des civils et le respect du droit international humanitaire.
Clément MUAMBA