RDC: le principal critère du programme de référence avec le FMI n’a pas été été respecté en janvier

ACTUALITE.CD

En janvier 2020, les recettes ont totalisé 499 milliards FCC contre des prévisions de 540 millards FCC. Pour les dépenses, sur des prévisions de 586 millards FC, elles ont totalisé 636 milliards FC. Il en est découlé un déficit de 136 milliards couvert par 42,5 milliards par le bon du trésor et pour 94 milliards par la Banque centrale du Congo (FCC). C’est un point de préoccupation pour le gouvernement dans le cadre du programme de référence avec le Fonds Monétaire International (FMI) étant donné qu’à partir du mois de janvier, le financement monétaire par la BCC devrait être nul.

Sur une analyse mensuelle, cela constitue un problème, a reconnu le directeur de cabinet du ministre des finances. La variation de crédit net à l’état, qui est le principal critère quantitatif du programme de référence avec le FMI n’a pas été respecté. 

« Heureusement que l’évaluation globale portera sur tout le trimestre. C’est en fin mars qu’on saura avec précision si ce critère a été vraiment réalisé ou pas », a expliqué ce mercredi Vincent Ngonga Nzinga, directeur de cabinet du ministre des Finances.

Le gouvernement prévoit un excédent budgétaire d’environ 33 milliards FC. Les recettes prévues sont à environ 674 milliards en mars contre des dépenses de 640,4 milliards. Il sera ajouté un recours au bon du trésor pour 64 milliards FC, pour couvrir le financement monétaire du mois de janvier. C'est le critère principal parmi les huit fixés par le FMI. Il a un effet direct sur d'autres critères. Il ya également les cinq repères structurels dont la publication du plan de trésorerie.

« Globalement, le financement par la BCC doit être nul pour que l’évaluation soit positive et que le programme de référence se poursuive », a t-il poursuivi.

Contexte

L’objectif du gouvernement est d’avoir programme à moyen terme soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds Monétaire International (FMI). Pour ce faire, il faut une vaste ensemble de réformes structurelles qui constitueraient la base du programme appuyé par la FEC. Ainsi, la RDC avait sollicité et obtenu du FMI un soutien pour renforcer les réserves de change de la Banque centrale au cours de la période de transition, tout en préparant un programme de réformes structurelles solide et large. 368 millions de dollars américains avaient été accordés. L’annonce avait été faite en décembre 2019. 

Le gouvernement avait également demandé un programme de suivi par les services du Fonds, d’une durée de six mois. Les principales politiques de ce programme sont notamment l’amélioration de la mobilisation des recettes et du contrôle des dépenses afin de réduire le déficit et de rembourser une partie des avances consenties par le gouvernement par la banque centrale en 2019. La RDC avait accepté de fournir au FMI des informations sur la mise en oeuvre des mesures convenues est sur l’exécution de ce programme.

Un mémorandum de politiques économiques et financiers dans le cadre du programme de référence du FMI a même été signé.

Pour améliorer la gestion des finances publiques, le FMI avait exigé du gouvernement la publication au mois de janvier 2020 d’un plan de trésorerie pour 2020. Cet outil devrait être en cohérence avec des recettes et prévisions de financements pour guider les dépenses. Ce plan de trésorerie a finalement été publié en février. Il minore considérablement les prévisions. Les assignations des recettes fiscales et non fiscales des régies financières sont réduites à environ 33%.

« Ce Plan de Trésorerie résulte de la prise en compte des tendances défavorables de la conjoncture actuelle. Il retient des recettes et des dépenses totales respectivement de 9 195,6 et 9 545,6 milliards de CDF. Il en résulte un déficit de 350 milliards de CDF à couvrir par l’émission des bons de Trésor à souscrire par les banques commerciales », expliquait le ministère des finances qui ajoute que « le différentiel entre les deux Plans de Trésorerie procède notamment à la variabilité de la conjoncture, de la périodicité liée aux délais de  mise en œuvre des mesures d’encadrement des recettes et à l'impact des réformes structurelles envisagées en 2020 ».

Et ce programme de référence comporte trois échéances d’évaluation: décembre 2019, mars et mai 2020. Ces échéances sont assorties d’objectifs quantitatifs, d’indicateurs et de repères structurels. Le suivi de ce programme est fait par la troïka présidée par le ministre des finances, et composé du vice-premier ministre, ministre du budget et du gouverneur de la BCC.