Deux ans après la mort de Chérubin Okende : Moise Katumbi insiste sur la justice sur « un crime d’Etat » "qui met en jeu l'honneur de la République"

Moise Katumbi en meeting le 27 novembre à Bukavu
Moise Katumbi en meeting le 27 novembre à Bukavu

L’ex ministre des transport, Chérubin Okende, a été retrouvé mort dans sa jeep, jeudi 13 juillet 2023, à Kinshasa. Alors qu’il totalise deux ans dans l’au-delà, ce dimanche, des voix, dont celle de l’opposant Moise Katumbi, continuent de s’élever pour réclamer justice en faveur de cet ancien homme d’Etat.

Dans un message écrit sur le réseau social X à l’occasion de l’an deux de la mort subite de Okende, ce dimanche 13, Moise Katumbi, président de l’Ensemble pour la République, parti politique dont il était porte-parole, exige justice pour son ancien bras-droit, affirmant que ce « crime d’Etat » « met en jeu l’honneur de la République ».

« …Aucun hommage, aussi sincère soit-il, ne saurait se substituer à la vérité. Justice doit lui être rendue. Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de sa mort. Parce qu’un crime d’Etat ne devrait pas se refermer sous le poids de l’oubli. Parce que l’honneur de la République est en jeu », déclare l’ancien candidat président de la République, qui se souvient de l’attachement aux valeurs de paix, de solidarité et de dialogue qui caractérisaient le feu Chérubin Okende.

Sa photo avec l’ex député national à l’appui, l’opposant en exil ajoute : « Ses enfants, sa famille, ses proches ont droit à la vérité. La Nation aussi. Mettre fin à l’impunité, c’est aussi ouvrir une voie incontournable vers la réconciliation. Sans justice, aucune paix durable ne pourra s’enraciner dans le pays ».

En dépit du temps écoulé, la conclusion des enquêtes judiciaires qui avaient révélé à la surprise générale que Chérubin Okende s’était suicidé à l’aide de l’armée trouvée aux côtés de son corps inerte, ne fait toujours pas foi.

Dans une lettre antidatée, Frida Okende, sa fille, qui prend la parole au nom de la famille, encore marquée par le traumatisme, affirme s’en remettre aux valeurs de vérité et de justice qu’incarne, selon elle, le président de la République « pour que ce dossier fasse l’objet d’un regard nouveau, impartial et humain ».

Dans un post publié ce samedi 12 juillet sur le réseau social X, l’ancien député national Claudel Lubaya a exprimé son inquiétude face à la persistance du « silence et de l’injustice » qui entourent la mort tragique d’un ancien membre de l’exécutif. Il dénonce notamment l’absence de publication des résultats de l’autopsie ainsi que le silence des experts belges et sud-africains associés à l’enquête.

Chérubin Okende, porte-parole et cadre du parti d’opposition Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, avait été retrouvé mort, ceinture de sécurité attachée, dans sa jeep stationnée sur l’avenue des Poids-Lourds, dans la commune de la Gombe, à proximité du fleuve Congo. Sa veste et sa chemise blanches étaient ensanglantées, et un pistolet avait été découvert à ses côtés. Quelques heures plus tôt, l’ancien député, attendu à la Cour constitutionnelle pour une déclaration de patrimoine, avait été porté disparu. Il était accompagné de son garde du corps.

Samyr LUKOMBO