RDC-M23: malgré la présence des délégués à Doha, Kinshasa fait état d'un renforcement significatif des « agresseurs rwandais » sur les lignes de front dans l'objectif de prendre Uvira

Kagame et Tshisekedi autour de l'Emir du Qatar à Doha
Kagame et Tshisekedi autour de l'Emir du Qatar à Doha

Malgré les initiatives de paix en cours au niveau international et régional, le spectre d'une confrontation entre l'armée régulière à savoir les FARDC et la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda persiste. Intervenant lors de la 51e réunion du conseil des ministres, le VPM, ministre de la défense nationale et anciens combattants Guy Kabombo Muadiamvita a indiqué que la situation des opérations militaires est marquée par des mouvements incessants des troupes et matérielles le long des lignes des fronts en particulier dans les provinces du Nord et Sud-Kivu par les agresseurs Rwandais et leurs supplétifs.

"Au Sud-Kivu, il est noté un renforcement significatif des agresseurs sur l'ensemble des axes conduisant aux lignes des fronts, leur objectif étant de s'emparer des territoires sous contrôle des FARDC notamment celui d'Uvira", rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 11 juillet 2025.

Parallèlement à cette dynamique, poursuit le compte rendu de la réunion, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo poursuivent les opérations conjointes avec les UPDF contre les terroristes ADF-MTM et des groupes armés réfractaires en Ituri.

"Spécifiquement dans la province de l'Ituri,la force conjointe FARDC-UPDF a mené de manière simultanée des opérations aériennes et terrestres ciblant des positions des terroristes ADF-MTM dans les forêts des territoires d'Irumu et de Mambasa", précise le ministre dans le compte rendu de la réunion.

Bien avant, la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda via son porte-parole avait accusé Kinshasa de renforcer ses positions militaires sur le front. Cette accusation intervient alors que les combats entre l'AFC/M23 et les forces gouvernementales se poursuivent dans cette zone. 

"L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) alerte la communauté nationale et internationale face au déploiement massif et provocateur de troupes et d'équipements militaires par le régime illégitime de Kinshasa sur l'ensemble du front. Pire encore, ses forces coalisées, incluant la Force de Défense Nationale du Burundi, braquent délibérément leurs armes lourdes vers des zones densément peuplées. Cette décision criminellement irresponsable frise le crime contre l'humanité. Ce déploiement militaire constitue un mépris flagrant et une insulte directe aux pourparlers en cours. Ces discussions, que notre organisation appelle instamment à privilégier, doivent impérativement s'attaquer aux causes profondes du conflit en RDC. Par ces actions belliqueuses, Kinshasa sabote ouvertement cette voie diplomatique essentielle", a écrit sur X Lawrence Kanyuka.

Malgré ces accusations mutuelles, les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l'AFC/M23 séjournent déjà à Doha pour le début d'un nouveau cycle de négociations sous la médiation du Qatar. Selon des sources proches du dossier, l'objectif de ce nouveau cycle des discussions qui intervient après l'accord de Washington, est d'aboutir également à la signature d’un accord de paix en vue de mettre fin aux hostilités dans l'Est de la RDC. Si Washington a « mené les négociations entre Kinshasa et Kigali, le Qatar va s'occuper « des négociations entre le gouvernement congolais et le M23 ».

Le Président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame sont attendus dans les prochains jours à Washington où ils doivent être reçus par Donald Trump. Selon le Chef d'État américain qui l'a annoncé mercredi 9 juillet, cette rencontre à la Maison Blanche aura pour objectif de finaliser le processus de paix initié au profit de Kinshasa et Kigali après l'étape de la signature de l'accord de paix au niveau ministériel en présence de Marco Rubio, Secrétaire d'État américain.

Clément MUAMBA