Le Conseil de Sécurité de l’ONU a, dans sa résolution 2502 du 18 décembre, rappelé au gouvernement congolais l’importance de nommer un coordonnateur pour piloter le programme de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) afin d’assurer une vie civile apaisée des anciens miliciens.
« Rappelle les engagements pris par le gouvernement de la République démocratique du Congo, engage ce dernier à s’attaquer rapidement aux grands volets ci-après afin de renforcer l’efficacité de l’appui et de |’assistance technique offerts par la MONUSCO et les autres partenaires, sans préjuger d'autres priorités qu’il aura déterminées conjointement avec la MONUSCO en amont de l’élaboration de la stratégie commune décrite ci-dessus : Nommer, en lui donnant les pouvoirs et les ressources nécessaires, un coordonnateur principal chargé de piloter les efforts du gouvernement de la République démocratique du Congo, relatifs aux programmes de désarmement, démobilisation et réintégration et a une stratégie de désarmement, démobilisation et réintégration en vue d’assurer le retour à une vie civile pacifique des ex-combattant remplissant les conditions requises... », dit le Conseil de sécurité.
L’ONU se félicite, par ailleurs, de la volonté des autorités à désarmer les groupes armés qui écument le pays, précisément dans sa partie orientale. C’est le cas notamment du processus de désarmement qui a commencé, depuis août dernier, avec un pré-cantonnement près de Gety, dans le territoire d’Irumu, avant d’aboutir à un accord.
Parmi les priorités du gouvernement Ilunkamba, le député national Juvénal Munubo, membre de la commission défense et sécurité à l’Assemblée nationale, avait proposé des réformes pour le processus DDR des combattants dans l’est du pays, en vue d’éviter la persistance des groupes armés. L’élu de Walikale (Nord-Kivu) avait souhaité notamment la prise en compte des approches communautaires en plus de la déportation des ex-combattants dans les centres de formation militaire.
« Il y a la question de DDR. C’est vrai il y a eu dans le temps le DDR 1, DDR 2 et DDR 3. Ce dernier doit être adapté parce que ça ne sert à rien d’amener les combattants, par exemple, de l’est, d’aller les cantonner dans un centre de regroupement et qu’ils passent beaucoup de temps sans être réintégrés dans la vie civile. Je réfléchis avec les acteurs de la société civile à l’est pour voir dans quelle mesure on peut proposer des idées pour un DDR qui prend en compte une dimension communautaire aussi. C’est à dire quand les ex-combattants sont démobilisés, il faut identifier dans leurs communautés ce qu’ils peuvent faire pour qu’ils soient utiles, ne pas être tentés à reprendre les armes et non les amener à Kamina, Kitona, ça ce n’est pas du bon DDR », avait expliqué Juvénal Munubo.
Il existe actuellement plus de 130 groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qui s’affrontent pour d’innombrables raisons, selon un rapport du Groupe d’Etude sur le Congo et Human Rights Watch qui présente la région de Beni comme « épicentre » des violences, en raison de l’activisme des combattants ADF.
Fonseca Mansianga