RDC : "Il ne faut pas encore intégrer les groupes armés dans l'armée" (Leila Zerrougui)

La cheffe de la MONUSCO

Saluant de nombreuses redditions des groupes armés ces dernières semaines dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de Tanganyika, la représentante du secrétaire général de l'ONU en RDC, Leila Zerrougui, a appelé les autorités congolaises à ne pas "encore" intégrer ces derniers dans les rangs de l'armée loyaliste (FARDC).

"Ces gens doivent être intégrés dans leurs communautés, il ne faut pas encore intégrer les groupes armés dans l'armée, il faut que les groupes armés s'intègrent dans les communautés", a déclaré la diplomate algérienne lors d'une conférence de presse à Kinshasa.  

Les intégrer serait comme "récompenser ceux qui prennent les armes", a soutenu Zerrougui. Pour ce faire, il faut "des programmes communautaires", selon la même responsable onusienne.

"Il faut tirer les conclusions de précédentes actions qui n'ont pas réglé les problèmes. Ce n'est pas nous qui décidons , c'est le gouvernement, nous essayons de le conseiller et d'apporter le soutien et d'encourager les bailleurs à venir avec des programmes qui permettent ce genre de réinsertion", a-t-elle déclaré.  

Dans la première décennie ayant suivi la prise de pouvoir par le président Joseph Kabila en 2001, plusieurs groupes armés avaient abandonné la lutte en échange d'une intégration de leurs combattants ou commandants au sein de l'armée régulière ou la police avec des grades supérieurs.

Mais, depuis l'adoption de la loi de réforme de l'armée en 2011, le pays refuse de tels arrangements. La RDC compte plus de 100 groupes armés concentrés dans sa partie orientale. La fragmentation des principaux groupes armés, la persistance des conflits interethniques, la tension avec des pays limitrophes, la crise politique ainsi que le trafic illicite des minerais, sont les principaux facteurs qui expliquent la prolifération des groupes armés.

Christine Tshibuyi