La Délégation de l’Union Européenne en RDC a réagi par rapport aux menaces proférées par les autorités administratives et policières congolaises contre les manifestants en marge de l’appel à la ville morte et aux manifestations pour rejeter le calendrier électoral.
<em> « Nous sommes vivement préoccupés par les déclarations récentes, attribuées à un certain nombre de responsables des forces de police congolaise et de Gouverneurs de provinces ayant annoncé de manière anticipatoire la perturbation de manifestations pacifiques organisées par la société civile et des partis d’opposition, ce 15 novembre. De telles déclarations ne correspondent pas aux principes démocratiques et au respect des libertés d’expression et de réunion. Ils sont également contradictoires avec l’engagement du gouvernement de la RDC de soutenir un processus électoral crédible, libre et apaisé en 2018 », </em>dit la Délégation de l’Union européenne dans une déclaration faite ce jeudi 16 novembre 2017.
L’UE réagit aux propos tenus sur ACTUALITE.CD par le commissaire provincial de la Police Nationale Congolaise pour la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, qui promettait d’être sans pitié.
<em>“Le Congo ne dépend pas de la Monusco. La RDC est un pays souverain. La Police dépend des autorités politico-administratives et non de la Monusco. Nous, nous respectons les ordres du Gouverneur. Le gouverneur nous a donné l’ordre de disperser toutes les manifestations de demain. Tout attroupement de plus de 5 personnes sera dispersé et on le fera sans pitié”</em>, avait déclaré Sylvano Kasongo, commandant de la police pour la ville de Kinshasa.
C’est pratiquement toute la communauté internationale représentée à Kinshasa, sauf la Russie et la Chine, qui prend position dans ce communiqué. La Délégation de l'Union européenne dit avoir publié cette déclaration en accord avec les chefs de mission des pays membres de l'UE, présents à Kinshasa, des Etats Unis, de la Suisse et du Canada.
<em>« Le droit de se rassembler et le droit d’organiser des réunions publiques sont inhérents à tout processus démocratique crédible. Plutôt que de travailler à interdire et perturber ces réunions, le gouvernement congolais pourrait travailler avec la société civile et les représentants de l’opposition pour s’assurer que ces événements se déroulent en toute sécurité et sans incident. Nous continuons par ailleurs à encourager ceux qui organisent de telles réunions publiques à adopter une attitude non-violente et à s’assurer que leurs actes n’empiètent pas sur les droits de tiers. Les autorités doivent s’abstenir d’un recours à la force excessive et sont susceptibles d’être tenues responsables de leur conduite, y compris à titre individuel »,</em> ajoute-t-elle.
<em>Un jour plus tôt, Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, avait appelé les autorités congolaises à mettre un terme </em>« au discours incendiaire contre les manifestants et à veiller à ce que les manifestations, prévues à travers le pays aujourd’hui, soient gérées conformément aux standards et normes du droit international des droits de l’homme<em> ».</em>
<em>« Les commentaires incendiaires des autorités de police avant les manifestations d’aujourd’hui sont extrêmement alarmants (…). J’appelle le gouvernement et les forces de sécurité à œuvrer pour désamorcer les tensions au lieu de créer les conditions favorisant la répression, la confrontation et la violence», </em>avait-il dit.