La commune d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, reste paralysée pour le cinquième jour consécutif malgré les appels des autorités à la reprise des activités. Boutiques, magasins et établissements scolaires demeurent fermés, tandis que la circulation reste presque inexistante sur les principales artères.
Dans plusieurs quartiers, les parkings sont déserts et les rues barricadées par des manifestants non identifiés. Au centre, seules quelques activités agricoles se poursuivent timidement : des fèves de cacao sont étalées au soleil devant des dépôts fermés ou partiellement ouverts.
Depuis lundi dernier, la société civile locale a décrété une grève générale, exigeant le départ du bourgmestre d’Oicha, ainsi que des commandants de la Police nationale congolaise (PNC) d’Oicha et du territoire de Beni. Le mouvement s’inscrit dans un contexte de mécontentement croissant face à l’insécurité persistante dans la région.
Mercredi, l’administrateur assistant du territoire de Beni, le colonel Kaloni Shalunga Marcel, a invité la population à reprendre le travail dès le jeudi 6 novembre, après trois jours de paralysie. Il a assuré que les revendications de la société civile étaient déjà étudiées par les autorités compétentes et a promis le suivi du dossier au niveau provincial.
L’autorité territoriale a aussi appelé les commerçants, enseignants, élèves, chauffeurs et autres acteurs économiques à renouer avec leurs activités, en attendant une réponse officielle aux demandes formulées.
« Nous avons bien compris leurs préoccupations ainsi que celles de la société civile. Nous, comme autorité territoriale, avons compris qu’il fallait aussi les accompagner auprès de l’autorité provinciale. C’est ainsi que je demande à chacun de prendre conscience que nous ne pouvons pas rester dans cette situation, car cela risque d’entraver la vie des habitants », avait déclaré l’autorité territoriale.
De son côté, la société civile d’Oicha reste ferme. Elle a annoncé l’organisation d’une marche pacifique en vue d’obtenir le départ des responsables administratifs et policiers qu’elle juge incapables d’assurer la sécurité de la population.
Depuis la mi-septembre, la commune d'Oicha fait face à une recrudescence d’actes criminels. Le 17 septembre, un jeune acheteur de cacao, Kasereka Mukirania Moïse, a été tué dans le village de Cantine, dans le groupement Baswagha-Madiwe. Le 28 octobre, une femme a été abattue par des hommes armés non identifiés en pleine commune, tandis que son mari et leur enfant ont été grièvement blessés.
Face à cette insécurité, la société civile veut interpeller les autorités militaires et administratives afin d’obtenir des mesures concrètes pour restaurer la paix et la confiance dans la commune d'Oicha.
Josué Mutanava, à Goma