Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a, au cours de la 19ᵉ réunion des Chefs d’État-major des forces de défense de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) à Kinshasa, invité les armées des pays membres de cette organisation à une coopération militaire fondée sur la confiance, la collaboration sincère et le partage des renseignements. Objectif : atteindre les finalités de la CIRGL, à savoir la promotion de la paix, de la sécurité, de la stabilité, du développement, ainsi que la lutte contre les menaces que constituent le terrorisme et l’exploitation illicite des ressources naturelles.
La réunion ouverte ce jeudi 6 novembre est consacrée à l’examen du rapport du comité d’experts de la défense et du cadre de gestion du système d’alerte précoce et de réponse en cas de conflit. Ces travaux s’inscrivent dans la perspective du 9ᵉ Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement, prévu le 15 novembre prochain à Kinshasa.
Julien Paluku, ministre du commerce Extérieur, représentant du VPM de la défense Guy Kabombo, a condamné avec fermeté l’agression de la RDC par le Rwanda, en violation du Pacte de la CIRGL dont Kigali est pourtant signataire.
“La République Démocratique du Congo, pays hôte de cette réunion fait face à une agression armée menée par les supplétifs du mouvement M23/AFC soutenus par le Rwanda pourtant État membre de notre organisation. Cette situation provoque les déplacements massifs des populations, des violations des droits humains et une dégradation préoccupante de la situation humanitaire dans l'Est du pays. Face à ces défis, le gouvernement de la République Démocratique du Congo poursuit une stratégie équilibrée combinant actions diplomatiques et efforts militaires dans le respect du droit international afin d'assurer la défense de son intégrité territoriale et la protection de sa population”, a déclaré Julien Paluku.
Et de poursuivre :
"Les menaces qui touchent un pays de la région concernent l'ensemble de la CIRGL, elles appellent de notre part une coopération militaire plus étroite fondée sur la confiance, le partage des renseignements et la mutualisation des efforts. Il est de notre responsabilité collective de renforcer les mécanismes régionaux existants et de les adapter à l'évolution des menaces".
Depuis la 18ᵉ réunion du Comité interministériel régional, organisée le 24 novembre 2024 à Luanda, la RDC se prépare à assumer la présidence rotative de la CIRGL. Conformément à l’article 23 du Pacte de la Conférence, cette présidence est actuellement assurée par l’Angola, qui a dépassé le délai de deux ans prévu. La RDC s’apprête ainsi à reprendre le flambeau afin de renforcer la stabilité et la paix dans la région.
Créée en décembre 2006 à Nairobi, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) est un mécanisme régional de suivi de la mise en œuvre du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région. Sa création repose sur la reconnaissance du caractère régional des conflits et de l’instabilité politique dans les pays des Grands Lacs, nécessitant une approche concertée pour promouvoir une paix et un développement durables.
L’organisation compte douze États membres : l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et la Zambie.
Clément MUAMBA