La République Démocratique du Congo (RDC) prend part à la 30ᵉ Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Belém, capitale de l’État du Pará, au nord du Brésil. Cette rencontre internationale réunit des chefs d’État et de gouvernement, des ministres ainsi que des dirigeants d’organisations internationales afin de discuter des enjeux et des engagements urgents liés à la lutte contre le changement climatique.
Le Chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi qui a pris la parole jeudi, a souligné que l’avenir de l’humanité dépend largement des forêts qui sont des poumons verts essentiels à la planète, mais sont actuellement menacés.
« Dix ans après l’adoption de l’Accord de Paris, l’heure est à l’action. Il nous faut agir vite et honorer les engagements souscrits. Les scientifiques sont unanimes : si nous échouons à limiter la hausse de la température globale à 1,5 °C, les dommages deviendront irréversibles pour des vies humaines, les écosystèmes et nos économies. La crise climatique n’est pas seulement environnementale : elle est aussi une crise de justice et d’équité. Ceux qui ont le moins contribué au dérèglement climatique paient aujourd’hui le prix le plus lourd », a déploré Félix Tshisekedi.
Il a réitéré son appel à un rééquilibrage entre les financements de l’atténuation et ceux de l’adaptation.
« Nos populations sont frappées par les inondations, les sécheresses extrêmes, les érosions et l’insécurité alimentaire. Pendant ce temps, les financements demeurent insuffisants, fragmentés et trop souvent mal ciblés. J’en appelle à un rééquilibrage entre le financement de l’atténuation et celui de l’adaptation. Les pays qui subissent déjà les chocs ont droit à une protection aujourd’hui, pas seulement à des promesses d’atténuation demain. Il en est de même pour la mise en œuvre effective du mécanisme pertes et dommages et sur son financement pérenne ».
Revenant sur la promesse de 300 milliards de dollars annuels, faite lors de la COP29 à Bakou en faveur des pays en développement pour soutenir leur lutte contre le changement climatique, Félix Tshisekedi a exhorté les dirigeants mondiaux à respecter leurs engagements.
« Je recommande l’application effective des engagements pris à Bakou, notamment le décaissement des 300 milliards de dollars par an. Je formule le vœu que la COP30, ici à Belém, marque un nouveau départ dans notre volonté commune de léguer aux générations futures une planète où il fera bon vivre. Pour ce faire, il nous faut agir maintenant dans un cadre multilatéral fondé sur le respect des engagements, la justice climatique et l’équité ».
Tshisekedi a rappelé que la RDC demeure un pays-solution face à la crise climatique, grâce à ses vastes ressources naturelles, notamment ses forêts tropicales primaires, ses tourbières riches en carbone, sa biodiversité et ses abondantes réserves d’eau douce.
Les États signataires de la CCNUCC se réunissent chaque année depuis 1995, sous l’égide des Nations Unies, pour évaluer les engagements pris dans le cadre de la Convention, du Protocole de Kyoto et de l’Accord de Paris. Ces assises constituent également une plateforme de dialogue entre divers acteurs, où le Pacte mondial des Nations Unies plaide pour un rôle accru du secteur privé comme vecteur de solutions dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030.
Clément MUAMBA