En prélude à la 30e Conférence des Parties des Nations Unies sur le changement climatique (COP30), la coalition de la société civile « Notre Terre Sans Pétrole » a organisé un atelier de réflexion consacré aux enjeux climatiques et à l’expansion pétrolière en République démocratique du Congo. L’objectif étant de renforcer la participation de la société civile dans la gouvernance climatique et la gestion durable des ressources naturelles.
Au cours des échanges, les participants ont rappelé que si la RDC s’était positionnée comme « pays solution » lors de la COP26 à Glasgow, elle demeure néanmoins l’un des pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique. La coalition a notamment dénoncé les contradictions persistantes entre les engagements climatiques affichés et certaines initiatives gouvernementales, en particulier l’exploitation d’énergies fossiles.
Elle cite à cet effet la mise en vente de 52 blocs pétroliers et gaziers dans la Cuvette centrale, le Bassin côtier, le Graben Albertine et le lac Tanganyika. Présentée par le gouvernement comme un levier de développement, cette politique pourrait, selon les organisations environnementales, accroître les émissions de gaz à effet de serre, dégrader des écosystèmes critiques et amplifier les violations des droits humains et environnementaux.
« La RDC se prépare à participer à la COP30, mais quel sera le message du gouvernement congolais ? Et quel sera celui de la société civile ? On a ressenti un manque de cohérence dans la communication officielle. À Glasgow comme en Égypte, la RDC s’est présentée comme pays solution, mais dans le même temps, le gouvernement lançait la vente des blocs pétroliers et gaziers. C’est pour cela que nous nous réunissons : réfléchir au message que la RDC doit porter, en tenant compte des besoins des communautés locales et des priorités stratégiques nationales. L’enjeu est d’arriver à Belém avec une voix forte, unie et crédible », a déclaré Pascal Mirindi, coordonnateur de la campagne Notre Terre Sans Pétrole.
À l’issue de l’atelier, la coalition a recommandé aux décideurs publics d’adopter une approche fondée sur les droits humains, d’impliquer davantage les communautés locales ainsi que les peuples autochtones dans l’élaboration des politiques climatiques, et d’investir dans les énergies renouvelables, l’agroécologie, la foresterie communautaire et l’économie circulaire.
La COP30 se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil. Parmi les points clés des négociations : les indicateurs de l’Objectif mondial d’adaptation, l’augmentation du financement climatique en faveur des pays en développement et la promotion d’une transition écologique juste.
Grâce GUKA