Réunion des chefs d’état-major général des forces de défense de la CIRGL : le lieutenant-général Banza Mwilambwe condamne l’agression rwandaise et appelle à des actions collectives pour une paix globale

Les rebelles du M23 à Bukavu le 20 février 2025
Les rebelles du M23 à Bukavu le 20 février 2025

Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, accueille la 19ᵉ réunion des chefs d’état-major général des forces de défense des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Selon Julien Paluku Kahongya, représentant son collègue de la Défense nationale, les échanges portent notamment sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la région, l’examen du mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu, ainsi que la formulation de propositions concrètes à soumettre au 9ᵉ Sommet des Chefs d’État prévu à Kinshasa le 15 novembre 2025.

À cette occasion, le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, chef d’état-major général des FARDC, a rappelé que la tenue de ces assises s’inscrit dans le cadre du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs. Il a dénoncé l’agression rwandaise dans l’est de la RDC, ainsi que d’autres foyers de tension persistants au sein de la CIRGL.

"Ces assises se tiennent alors que la République démocratique du Congo est agressée dans sa partie orientale par la République du Rwanda, pourtant membre de la CIRGL. Nous avons également la République sœur du Soudan, en proie à une guerre dont les victimes se comptent par milliers, déstabilisant sa sécurité interne et provoquant d'innombrables réfugiés dans les pays voisins. Il existe aussi d’autres foyers de tension qui entravent l’atteinte des objectifs fixés par nos Chefs d’État", a déclaré le chef d’état-major des FARDC à l’ouverture des travaux.

Et d’ajouter :

"Malgré cela, nous sommes réconfortés par votre présence ici, signe d’un engagement en faveur de la sécurité collective de notre région. Elle témoigne de l’importance que nous accordons tous à la recherche de solutions concrètes et durables face aux multiples défis auxquels nous sommes confrontés. D’où la nécessité d’entreprendre des actions collectives, orientées vers la résolution de ces défis, afin de parvenir à la paix globale à laquelle aspirent nos populations".

Depuis la 18ᵉ réunion du Comité interministériel régional, tenue le 24 novembre 2024 à Luanda, la République Démocratique du Congo se prépare à assumer la présidence rotative de la CIRGL. Conformément à l’article 23 du Pacte de la Conférence, cette présidence est actuellement assurée par l’Angola, qui a dépassé le délai de deux ans prévu. La RDC s’apprête ainsi à reprendre le flambeau afin de renforcer la stabilité et la paix dans la région.

Créée en décembre 2006 à Nairobi, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) est un mécanisme régional de suivi de la mise en œuvre du Pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région. Sa fondation repose sur la reconnaissance du caractère régional de l’instabilité politique et des conflits dans les pays des Grands Lacs, nécessitant une approche concertée pour promouvoir une paix et un développement durables.

L’organisation regroupe douze États membres : l’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et la Zambie.

Clément MUAMBA