COP30 : en raison de l’agression rwandaise, la RDC soutient l’initiative du Vanuatu, de Fidji et de Samoa visant à reconnaître l’écocide comme un crime international

COP30 à Belém
COP30 à Belém

La RDC a exprimé son soutien à l’initiative du Vanuatu, des Fidji et de Samoa visant à faire reconnaître l’écocide, la destruction massive de l’environnement comme un crime au regard du droit international. Cette démarche a comme ambition de criminaliser les atteintes graves, étendues et durables à l’environnement, ouvrant ainsi la voie à des poursuites judiciaires contre les individus responsables de telles destructions.

L’annonce a été faite ce jeudi 6 novembre 2025 par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, lors des travaux de la COP30 qui se tiennent à Belém, dans l’État du Pará, au Brésil. Il a justifié cette position par le fait que la RDC est victime de l’agression rwandaise à travers la rébellion de l’AFC/M23, dont les activités affectent le parc des Virunga, aire protégée de haute importance écologique.

« L’agression que subit mon pays est aussi une guerre écologique en ce qu’elle détruit nos forêts, nos aires protégées, nos parcs. Mon pays comprend donc la pleine portée de l’initiative du Vanuatu, de Fidji et de Samoa visant à reconnaître l’écocide comme un crime international autonome. Détruire délibérément une forêt primaire, une tourbière millénaire ou une aire protégée essentielle au stockage du carbone revient à compromettre l’avenir de l'humanité », a déclaré Félix Tshisekedi.

M. Tshisekedi est revenu sur les réformes entreprises par la RDC pour garantir la transparence et la crédibilité du marché du carbone.

« Sur le plan institutionnel, nous avons engagé des réformes majeures pour assurer la transparence et la crédibilité du marché de carbone, notamment avec la création d’une autorité de régulation. Dans la même perspective, je voudrais saluer l’initiative brésilienne « Tropical Forests Forever Facility ». Mon pays est disposé à coopérer avec le Brésil et d’autres partenaires impliqués pour la réussite de celle-ci », a fait savoir Félix Tshisekedi

Il a également réaffirmé l’ambition du pays de devenir un pôle énergétique propre pour l’Afrique.

« Nous disposons d’un potentiel hydroélectrique exceptionnel, avec plus de 44 000 mégawatts sur le seul site du Grand Inga. Ce potentiel est destiné non seulement à alimenter notre économie nationale, mais aussi à contribuer à l’électrification verte du continent africain. L’Agence Nationale de l'Électrification et des Services Énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER en sigle) est engagée à implémenter des mini réseaux solaires ruraux. A travers le Fonds Mwinda, mon pays est engagé à augmenter le taux d’accès à l’électricité aux ménages dans une approche inclusive ».

Rappelons que le crime d’écocide a été officiellement soumis à l’examen des États membres de la Cour pénale internationale (CPI) par le Vanuatu, les Fidji et Samoa. Il s'agit d'après les experts du secteur, une étape importante dans la lutte mondiale visant à ériger la destruction massive de l’environnement en crime international.

Les États signataires de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) se réunissent chaque année depuis 1995, sous l’égide des Nations Unies, pour évaluer les engagements pris dans le cadre de la Convention, du Protocole de Kyoto et de l’Accord de Paris. Ces assises constituent également une plateforme de dialogue entre divers acteurs, où le Pacte mondial des Nations Unies plaide pour un rôle accru du secteur privé comme vecteur de solutions dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030.

Clément MUAMBA