La conférence ministérielle de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs se tient ce jeudi à Paris.
Cette rencontre diplomatique s’inscrit dans la continuité des efforts français pour appuyer les initiatives de médiation et de stabilité, en coordination avec les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine.
Objectif : mobiliser la communauté internationale face à l’urgence humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo et relancer les efforts de paix dans une région marquée par des décennies de conflits.
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a déclaré que la crise dans l’est de la RDC est une « tragédie qui met à l’épreuve notre conscience collective ».
« Cette crise est un échec collectif de la communauté internationale à garantir la paix et la dignité humaine », a-t-il affirmé.
« Cette conférence est une réponse morale et politique à l’indifférence, un appel à la responsabilité partagée. L’inaction n’est pas tolérable. »
« L’action humanitaire n’est pas un acte de charité mais un devoir de solidarité et de dignité humaine », a ajouté le chef de la diplomatie togolaise.
De son côté, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a rappelé l’ampleur des défis.
« Crise des déplacés, crise alimentaire, crise de sécurité, crise sanitaire… Depuis le début de l’année, 13 humanitaires ont perdu la vie », a-t-il indiqué.
« Cette conférence a permis de donner la parole aux acteurs humanitaires. » Selon lui, la rencontre poursuit trois objectifs :
« Répondre au manque criant de financement, le plan humanitaire n’est financé qu’à 16 %. Il faut collectivement faire l’effort qui s’impose. »
« S’assurer de l’usage efficace des fonds, apporter des garanties en faveur des accès humanitaires et protéger les missions. Le financement doit parvenir aux populations. »
M. Barrot a ajouté que « la réponse humanitaire ne fait pas tout » et que « la France apporte son soutien aux processus de paix conduits par Washington et Doha ».
« Les négociations en cours entre la RDC et le Rwanda, et entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23, sont primordiales pour qu’une solution politique pérenne puisse advenir et pour que la paix revienne », a-t-il insisté, avant d’évoquer « un plan d’action pour le cadre économique régional » et « le respect de la parole donnée ».