Caricature : les motards de Gombe n’ont jamais cessé de rouler

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Caricature Kash/ACTUALITE.CD

En février 2024, la Police nationale congolaise avait décrété l’interdiction formelle d’accès des taxis-motos à la commune de la Gombe, cœur battant de Kinshasa. Une décision née d’un besoin d’ordre, après des manifestations houleuses autour des ambassades étrangères. L’annonce, martelée comme une injonction d’urgence, voulait restaurer le calme et la dignité du centre-ville.

Mais le souffle de la loi s’est vite essoufflé face à la réalité rugueuse du quotidien. Car dans cette métropole saturée, où les routes se serrent et les embouteillages s’étirent comme des fils sans fin, les motos demeurent l’ultime refuge de ceux qui doivent arriver à l’heure, coûte que coûte. Peu à peu, les motards ont repris leur ballet silencieux sur les artères interdites. À l’aube, ils serpentent entre les voitures immobiles, transportant employés et étudiants, esquivant la vigilance de la police.

Pourtant, l’autorité n’a jamais officiellement levé la mesure. De temps à autre, des opérations éclairs rappellent sa vigueur avec des motos saisies, conducteurs interpellés, menaces répétées. Mais la répression ne suffit pas à briser l’élan de ceux qui dépendent de leurs deux roues. En septembre 2025, le président lui-même a ravivé la flamme de l’interdiction, exigeant que les motards soient écartés du centre-ville.