Le cancer du sein demeure un enjeu majeur de santé publique en République Démocratique du Congo. Selon une enquête nationale réalisée par TARGET SARL, il représente 25 % des cancers féminins, juste derrière le cancer du col de l’utérus (29 %).
Les projections montrent une croissance exponentielle du nombre de cas, particulièrement chez les femmes de moins de 45 ans, une population active et souvent en âge de procréer. Cette tendance inquiète les spécialistes, car elle touche une génération peu préparée à affronter une maladie grave.
Malgré les efforts de sensibilisation, la connaissance des moyens de dépistage reste très faible. Seules 17 % des personnes interrogées savent comment dépister le cancer du sein, avec un écart marqué entre les sexes : 23 % de femmes contre 15 % d’hommes.
La prévention repose encore essentiellement sur des pratiques d’auto-surveillance, notamment la palpation du sein (auto-examen), connue par 57 % des femmes. En revanche, les méthodes médicalisées comme la mammographie (11 %) ou l’échographie mammaire (3 à 5 %) sont très peu connues ou utilisées.
Le rapport souligne l’urgence de professionnaliser la prévention, en rapprochant les femmes des services médicaux et en intégrant la sensibilisation au cancer du sein dans les programmes scolaires, universitaires et communautaires.
L’objectif est clair de faire passer la population féminine de la connaissance à l’action, en instaurant une culture régulière du dépistage précoce pour sauver des vies.
Nancy Clémence Tshimueneka