RDC : l’UNICEF intensifie son intervention pour contenir la flambée de choléra dans le Tanganyika

L’UNICEF soutient une réponse rapide à la propagation du choléra dans la province du Tanganyika, précisément à Kalemie, en République démocratique du Congo (RDC). Cette ville, où la maladie est endémique, enregistre actuellement une hausse préoccupante, avec un cumul de 191 cas notifiés au cours de la semaine 40, et 5 789 cas, dont 102 décès depuis janvier 2025, en raison notamment des inondations, de la pénurie d’eau et des déplacements massifs de la population.

Pour pallier cette situation, plusieurs actions ont été mises en œuvre afin d’améliorer les pratiques d’hygiène, notamment à travers des campagnes porte-à-porte et des activités de sensibilisation de masse dans les écoles de la ville. De plus, dans le cadre de cette stratégie de riposte, l’équipe d’urgence de l’UNICEF a mis en place une usine locale de production de chlore liquide et a installé deux stations de pompage d’eau provenant de la rivière Lukuga et du lac Tanganyika. Plus de 1 000 ménages s’y approvisionnent gratuitement en eau potable.

« Parmi nos goulets d’étranglement, il y a la SNEL et la REGIDESO. Lorsqu’il n’y a pas de courant, il n’y a pas d’eau, et la population s’approvisionne directement au lac Tanganyika ou à la rivière Lukuga. L’UNICEF a donc soutenu l’association Maman Uzima (Amuka) pour produire du chlore afin que la communauté puisse consommer de l’eau potable. Pour les populations vulnérables, nous avons installé des points de pompage où les gens peuvent venir puiser gratuitement », a expliqué Clovis Kamathe, point focal CATI à l’UNICEF.

Un motif de satisfaction pour les bénéficiaires, qui saluent cette intervention venue atténuer la pénurie d’eau dans la région.

« Nous remercions l’UNICEF pour cette assistance, car dans ce quartier, il n’y avait pas d’eau. Auparavant, nous puisions de l’eau à la rivière Lukuga, ce qui était très pénible et risqué pour notre santé. Nous souhaitons que l’approvisionnement soit renforcé à grande échelle pour nous protéger contre le choléra », a déclaré Thérèse Amunazo, habitante de la commune du Lac.

Concernant la prise en charge des personnes infectées, l’UNICEF et ses partenaires procèdent à la désinfection et à la chloration des ménages, ainsi qu’à la distribution d’un lot d’intrants de lutte contre le choléra, comprenant des Aquatabs, des sérums oraux, des seaux et des bidons plastiques.

Le représentant de la Croix-Rouge a souligné que cette action vise à contrer la propagation de l’épidémie auprès des populations, en particulier les enfants et les femmes.

« Nous intervenons autour des cas suspects de choléra. Lorsqu’un malade est identifié, nous cherchons à couper la chaîne de contamination. Nous délimitons les ménages environnants, déjà exposés — ce que nous appelons le cordon sanitaire —, qui peut comprendre jusqu’à 18 foyers ou plus. Nous sécurisons ensuite ces ménages par la distribution de kits », a expliqué Christophe Kahindo, chef du projet CATI à la Croix-Rouge Tanganyika.

« Nous tenons à remercier l’équipe de la Croix-Rouge, en partenariat avec l’UNICEF, pour cette sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène et la remise de ces kits. Ces outils vont nous prémunir contre le choléra. Nous retenons surtout les consignes de se laver régulièrement les mains avec du savon et de consommer de l’eau chlorée », a témoigné Hussein Kawa, habitant du quartier Musa.

L’UNICEF, en tant qu’organisation humanitaire, agit en collaboration avec ses partenaires pour soutenir le gouvernement de la RDC dans la lutte contre l’épidémie de choléra.

Ces actions sont menées dans le cadre du programme CATI (surveillance, investigation et réponse au choléra), une approche du projet UNIRR, mise en œuvre en collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC, avec le soutien des partenaires techniques et financiers ECHO et BHA.

L’objectif est d’améliorer l’accès à l’eau potable et aux services d’hygiène, afin de renforcer la prévention et le contrôle de l’épidémie, et d’assurer une prise en charge rapide des populations affectées.

Grace GUKA