Tshopo: Grève des médecins après assassinat de leurs collègues à Isangi

Un agent de santé au laboratoire de l'INRB/Ph. ACTUALITE.CD

Les membres du Conseil provincial de l'Ordre des médecins (COPROM) dans la province de la Tshopo ont débuté ce lundi 13 octobre, une grève de deux jours, une semaine après l’assassinat effroyable de 4 agents sanitaires, dont deux médecins à Isangi. 

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Par cette grève, les médecins contestent « les attaques criminelles et des tueries barbares» dont ils font objet. Si certains ont échappé de justesse à la mort à Isangi et à Basoko, d'autres ont malheureusement été lapidés à Ilambi et Yanfira. 

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Ce lundi matin, une marche pacifique a été programmée par les médecins, cependant non autorisée par les autorités urbaines. Dans les hôpitaux, selon Docteur Jean de Dieu Bosenge Nguma, vice-président du COPROM Tshopo, seul un service minimum sera observé. 

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Selon lui, les médecins de la Tshopo exigent également « l'arrestation des auteurs de ce quadruple meurtre » à Isangi. Ces auteurs se sont affichés dans des vidéos et sur des photos avec les restes humains calcinés, peu après avoir tué les agents sanitaires partis pour des enquêtes dans le cadre du programme de vaccination des enfants à 0 dose. 

« Nous exprimons notre innocence », a laissé entendre notre source. C'est également un message de sensibilisation à l'endroit des populations qui se livrent à la justice populaire dans l'affaire atrophie génitale. Ces agents sanitaires, couverts par la Division Provinciale de la Santé, ont été tués sur fond de rumeurs. Ils étaient accusés d'être à la base de l'atrophie d'appareils génitaux de certains jeunes. 

À Kisangani, les sensibilisations ont commencé. Les chefs des confessions religieuses et les autorités provinciales appellent la population à ne pas céder à la manipulation et à la désinformation. Pendant ce temps, le mercredi 8 octobre, le tribunal de paix de Kisangani-Makiso a condamné à 12 mois de prison ferme un jeune homme qui a accusé sans preuve un technicien de la RTNC d'être à la base d'un cas d'atrophie. 

Gaston MUKENDI à Kisangani