Les délégués du gouvernement de la République démocratique du Congo et ceux de la rébellion de l’AFC/M23 se sont réunis une nouvelle fois autour du médiateur à Doha (Qatar) pour la reprise des discussions. À l’issue de ce sixième round, les deux parties sont parvenues, ce mardi 14 octobre 2025, à un accord sur un mécanisme de vérification du cessez-le-feu, a-t-on appris de source diplomatique.
L’objectif poursuivi est avant tout de faire taire les armes afin de permettre l’avancée des discussions en vue de la signature d’un accord de paix entre les deux parties, ainsi que la mise en œuvre des différents compromis déjà obtenus.
Cette nouvelle étape du dialogue, baptisée « Doha 6 », fait suite aux réunions tenues en août à Doha entre les délégations du gouvernement congolais et du M23. Ces rencontres avaient porté sur les échanges de prisonniers et les mécanismes de surveillance du cessez-le-feu, et avaient abouti à plusieurs mesures de confiance, dont la signature d’un mécanisme d’échange de détenus. Ces mesures, bien qu’encore non mises en œuvre, sont considérées comme des étapes importantes vers une paix durable dans l’est du Congo.
Dans le cadre du dispositif convenu, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) jouera le rôle d’intermédiaire neutre pour l’identification, la vérification et la libération sécurisée des détenus des deux camps. Washington avait salué l’implication du Qatar aux côtés du CICR et exhorté les parties à « profiter de cette dynamique pour progresser davantage vers la conclusion d’un accord de paix définitif ».
Lors d’un récent point de presse, le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, est revenu sur le caractère rigoureux du processus. Selon lui, lors de l’échange des prisonniers, un critère d’exclusion s’appliquera à ceux qui se sont rendus coupables de violations du droit international.
Le processus de paix entre la RDC et le Rwanda connaît cependant de nouveaux retards. Prévu pour démarrer à la mi-juillet, avec la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité et un calendrier précis, il a rapidement buté sur des désaccords de fond. Les discussions de septembre ont mis en évidence des divergences persistantes, notamment sur le rôle du M23, le soutien présumé du Rwanda et la responsabilité de neutraliser les FDLR.
Malgré la fixation du 1er octobre comme date de lancement du « Concept des opérations », le calendrier reste incertain, et les tensions sur le terrain alimentent les doutes. À Kinshasa comme à Kigali, la méfiance demeure, et le chemin vers une mise en œuvre effective du processus reste semé d’embûches. Sur le terrain, de violents affrontements sont signalés entre la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda, et les FARDC appuyées par les miliciens Wazalendo.
Clément Muamba