Kwango : une pétition de déchéance initiée contre le président de l’Assemblée provinciale

Assemblée provinciale du Kwango
Assemblée provinciale du Kwango

Le président de l’Assemblée provinciale du Kwango, André Masala, est visé par une pétition de déchéance. Le document a été déposé à l’Assemblée provinciale l’après-midi du lundi 13 octobre. Onze chefs d’accusation sont retenus contre lui.

Quatorze députés accusent André Masala notamment de mégestion à outrance par la dissimulation de frais de fonctionnement, en se payant lui-même des frais de mission au-delà du barème, notamment « plus de 19.000.000 FC pour une mission de plus ou moins cinq jours à Lualaba ». Ils lui reprochent également la non-prise en charge des groupes parlementaires en violation du règlement intérieur, la prise unilatérale des décisions sans tenir compte du quorum requis (la majorité des 3/5 des membres du bureau), ainsi qu’un détournement présumé sur la paie des administratifs pour les arriérés du mois de janvier 2024, avec un montant de plus de 100.000.000 FC, somme qu’il aurait accepté de rembourser sans succès.

On note aussi, parmi les griefs évoqués le faux en écriture, la discrimination salariale dans le paiement des arriérés des agents de l’administration, ainsi que la récidive du détournement de fonds par une diminution délibérée et substantielle du salaire de ces agents et d’autres députés lors du paiement des arriérés d’octobre 2023.

En revanche, le président indexé parle de fausses accusations. Il affirme n’avoir jamais détourné le salaire d’un seul agent. Au sujet des 19.000.000 FC évoqués, il précise avoir reçu un montant inférieur à celui mentionné, somme payée par le questeur après une mission à Kolwezi où il aurait passé dix jours au lieu de cinq pour la 12ᵉ session de la conférence des gouverneurs.

André Masala évoque un groupe de treize députés qui, selon lui, seraient manipulés par le gouverneur pour bloquer les initiatives de contrôle parlementaire. La goutte d’eau qui aurait fait déborder le vase serait, d’après lui, l’inscription du contrôle parlementaire parmi les matières de la session en cours.

« C’était mis dans le calendrier des activités de la session de septembre. En pleine plénière, 12 des 17 députés présents ont voté pour l’inscription du contrôle qu’on n’avait pas fait la session passée. C’est ce groupe de 13 qui avait bloqué le contrôle parlementaire. Ce groupe est instrumentalisé par le gouverneur de province. Il a été voté par 13 députés et a maintenu les 13 aujourd’hui. Il a divisé l’Assemblée en deux groupes. Les 13 sont là pour le défendre quand on veut voir clair dans la gestion administrative ou financière », a confié André Masala.

Et d’ajouter :µ

« Je confirme, et je le dirai même devant la justice, je n’ai jamais détourné de l’argent. Ce qu’ils ont présenté là-bas, ce sont de fausses accusations parce que c’est depuis avril que je suis investi. S’il y a eu détournement, on devrait me le dire, même déposer une plainte au parquet », a-t-il ajouté.

Jonathan Mesa