Prison militaire de Ndolo : plus de 1 450 prisonniers en détention préventive, la FBCP tire la sonnette d’alarme

Prison Militaire de Ndolo
Prison Militaire de Ndolo

La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) a exprimé, dans un communiqué, sa vive inquiétude face à la lenteur des procédures judiciaires dans les prisons et parquets de Kinshasa.

Lors d’un monitoring réalisé le 21 août, l’organisation a relevé que la prison militaire de Ndolo abritait 2 355 détenus, dont seulement 603 condamnés, 297 inculpés en attente de jugement et pas moins de 1 474 en détention préventive. Le rapport fait également état de 44 femmes détenues, parmi lesquelles figurent deux enfants, ainsi que 21 généraux de l’armée, dont seuls deux ont été condamnés.

La FBCP souligne aussi qu’à la prison centrale de Makala, plus de 4 000 militaires sont incarcérés aux côtés de détenus civils, une promiscuité qui constitue, selon elle, un risque majeur pour la sécurité.

Face à ce constat, la fondation formule plusieurs recommandations. Elle appelle le président de la République, Félix Tshisekedi, à accélérer les procédures judiciaires et à sanctionner les magistrats défaillants. Elle demande également à la Première ministre d’exercer une pression sur le ministre de la Justice afin de garantir le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire. Ce dernier est enjoint à renforcer le contrôle sur les magistrats pour assurer le respect de la Constitution.

La FBCP interpelle par ailleurs le président de la Cour constitutionnelle pour qu’il veille au respect des délais légaux de détention et de jugement, et celui de la Cour de cassation pour un suivi rigoureux des décisions judiciaires.

Cette organisation cependant sur la nécessité d’améliorer les conditions de détention, en particulier pour les prévenus, et encourage les organisations de défense des droits humains à accroître leur présence dans les prisons, parquets, cachots de la police et autres lieux de détention, y compris non officiels. Elle réclame un accès facilité pour les familles, avocats, ONG, le CICR et les acteurs humanitaires.

Noëlla Butchwambanda, stagiaire Unisic