Se disant préoccupé par les violations des règles démocratiques et des droits fondamentaux dans le procès Mutamba, ODEP plaide pour l’indépendance totale de la justice en RDC

Félix Tshisekedi
Photo d'illustration

Dans un communiqué publié mardi 26 août, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) se dit “profondément préoccupé” par les violations des règles démocratiques et des droits fondamentaux relevées dans le procès Constant Mutamba, estimant qu’elles fragilisent le processus démocratique congolais. Alors que le verdict est prévu pour ce mercredi, ODEP plaide pour l’indépendance totale de la justice en RDC.   

« L’ODEP estime que la crédibilité de la justice congolaise et la consolidation de notre démocratie passent par le respect absolu des droits fondamentaux et des procédures légales. Laisser prospérer des procès entachés d’irrégularités reviendrait à fragiliser davantage la confiance des citoyens envers les institutions de l’État », peut-on lire dans le communiqué de cette organisation. 

S’agissant dudit procès, ODEP dit relever quatre faits troublants qui menacent l'État de droit : Atteinte au principe de la présomption d’innocence ; des irrégularités de procédure ; une justice sélective marquée par une coloration politique, et un manque de transparence. 

Tout en réaffirmant son combat contre la corruption et le détournement des fonds publics, l’ODEP rappelle aussi son opposition à l’injustice, insistant sur la nécessité d’un procès équitable, mené dans le strict respect des droits fondamentaux. 

Constant Mutamba est poursuivi pour une tentative présumée de détournement de 19 millions de dollars, destinés à la construction d’une prison à Kisangani à partir du Fonds de réparation des victimes de guerre (FRIVAO). Son procès s’est ouvert le 9 juillet devant la Cour de cassation. Le 13 août, le ministère public a requis dix ans de travaux forcés, dix ans d’inéligibilité et la restitution des fonds supposément détournés. Mutamba, qui plaide non coupable, dénonce un « complot politique » destiné à briser sa carrière.    

Le verdict est attendu ce 27 août 2025. Pour l’ODEP, il constituera un test décisif : soit la justice congolaise s’affirme comme indépendante et équitable, soit elle risque de renforcer le soupçon d’instrumentalisation politique, au détriment de la confiance citoyenne et de la consolidation démocratique.

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Rogidie Mankesi (stagiaire)