Elles ont fait l’actu cette semaine

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Elles ont fait l’actu

Trois actualités féminines ont retenu l’attention en Afrique et en diaspora cette semaine : en France, le décès de l’activiste congolaise Youyou Muntu-Mosi a suscité une vive émotion dans les milieux militants. Au Togo, l’ancienne ministre de la Défense Marguerite Essozimna Gnakade a publiquement réclamé la démission du président Faure Gnassingbé. Enfin, en France toujours, la justice a prononcé un non-lieu en faveur d’Agathe Habyarimana, veuve de l’ex-président rwandais, dans l’affaire du génocide des Tutsi.

Youyou Muntu-Mosi, une voix militante congolaise s’éteint à Paris

Figure de la diaspora congolaise, Youyou Muntu-Mosi est décédée le mardi 19 août à Paris à l’âge de 51 ans, ont annoncé ses proches. Juriste de formation et cadre commerciale dans une entreprise agroalimentaire, elle s’était imposée comme l’une des voix les plus actives de la mobilisation pro-démocratie contre les régimes de Joseph Kabila et de Paul Kagame.

Membre des Patriotes résistants congolais de la diaspora et porte-parole du collectif RD Congo en France, elle s’était illustrée par ses prises de parole tranchantes, ses interventions médiatiques et sa forte présence sur les réseaux sociaux. Malgré un combat difficile contre le cancer, elle avait poursuivi son activisme avec détermination.

Sa disparition a provoqué une pluie d’hommages. Des personnalités politiques et militantes, parmi lesquelles Karine Ndjoko, Michel Moto, Claudel André Lubaya ou encore Bienvenu Matumo de la LUCHA, ont salué son courage, sa constance et sa passion pour le Congo. Pour beaucoup, elle restera une figure inspirante de la diaspora congolaise.

Togo : Marguerite Essozimna Gnakade appelle à un « Togo nouveau »

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Essozimna Gnakade, a vivement critiqué la gouvernance de Faure Gnassingbé et exigé sa démission.

Elle a dénoncé les dérives du régime et plaidé pour l’ouverture d’une transition politique afin de bâtir, selon ses termes, « un Togo libre, juste, réconcilié et tourné vers l’avenir ». Ses propos, largement relayés, résonnent dans un pays marqué par une longue histoire de contestations politiques et sociales.

Rwanda : non-lieu pour Agathe Habyarimana dans l’affaire du génocide des Tutsi

À Paris, la justice française a ordonné un non-lieu en faveur d’Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana. Accusée depuis 2008 de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, elle avait été placée sous statut de témoin assisté en 2016.

Dans leur ordonnance rendue le mercredi 20 août , deux juges d’instruction estiment qu’il « n’existe pas de charges suffisantes » pour l’impliquer dans la préparation ou la commission du génocide de 1994. Ils soulignent qu’Agathe Kanziga, son nom de naissance, apparaît davantage comme victime de l’attentat qui a coûté la vie à son mari et à plusieurs de ses proches.

Cette décision éloigne définitivement la perspective d’un procès, malgré les contestations des parties civiles qui considèrent qu’elle faisait partie du premier cercle du pouvoir hutu.

Regards croisés

Ces trois actualités traduisent la force et la complexité des parcours féminins en Afrique et dans la diaspora : une militante congolaise dont l’engagement a marqué une génération, une ancienne ministre togolaise qui brise le silence pour réclamer le changement, et une figure controversée de l’histoire rwandaise bénéficiant d’un non-lieu après des années de procédure.

Toutes témoignent, chacune à leur manière, des enjeux politiques, judiciaires et mémoriels qui continuent de façonner l’avenir du continent africain et de ses diasporas.

Nancy Clémence Tshimueneka