Les principales confessions religieuses de la RDC, dont la CENCO, l’ECC, la Plateforme des Confessions Religieuses et la Coalition Interconfessionnelle pour la Nation, ont présenté une feuille de route pour l’organisation d’un dialogue national et inclusif. Cette initiative vise à répondre aux conflits persistants dans l’Est du pays, marqués notamment par la résurgence de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda, ainsi que par l’activisme d’autres groupes armés. L’objectif est de jeter les bases d’un « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs ».
La feuille de route se décline en quatre étapes. La première, intitulée « Mois de la Paix », cherche à instaurer un climat de confiance et de décrispation politique. Elle prévoit des activités spirituelles, comme un culte œcuménique national et une grande pastorale de la paix, ainsi que des actions de plaidoyer auprès des acteurs internes et externes. Cette phase est pensée comme une transition vers le dialogue, en mettant l’accent sur la tolérance, le pardon, la fraternité et le respect mutuel.
La deuxième étape porte sur un « Dialogue des experts », mobilisant universitaires, chercheurs, intellectuels et techniciens, y compris ceux de la diaspora. Leur mission sera de produire des analyses et propositions concrètes sur des thématiques clés comme la gouvernance, la sécurité, les ressources naturelles, la démocratie, la justice et la coopération régionale. Ces travaux serviront de socle rationnel et technique au futur Pacte social. La troisième étape, le « Dialogue politique », réunira l’ensemble des forces vives – majorité, opposition, société civile, autorités traditionnelles, diaspora et autres personnalités – pour rechercher un compromis patriotique et durable autour des feuilles de route élaborées par les experts.
Enfin, la quatrième étape consistera en une Conférence internationale sur la paix et le bien-vivre ensemble dans la région des Grands Lacs, doublée d’une conférence sur le financement de la reconstruction post-conflit de la RDC. Un secrétariat technique assurera la coordination de ce processus et préparera le plaidoyer international, sous le leadership du président de la République, afin d’obtenir un engagement ferme de la communauté internationale pour accompagner la paix et le redressement du pays.