Butembo: quatre militaires condamnés à mort pour pillage dans une paroisse catholique

Procès Nangaa et 24 autres prevenus
Procès Nangaa et 24 autres prevenus

Quatre militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont été condamnés à mort jeudi 31 octobre à Butembo (Nord-Kivu), au terme d'un procès en flagrance d'un jour devant le tribunal militaire de garnison de Butembo. Les condamnés ont été reconnus coupables de pillage dans une paroisse catholique du diocèse de Butembo-Beni, deux jours plutôt. 

D'après le parquet militaire qui les a déférés devant le tribunal, ces condamnés faisaient partie d'un groupe de cinq militaires qui avaient pillé des biens au couvent de la paroisse Sainte Joséphine Bakhita et dans une boutique à Mabambi, une localité située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Butembo, sur l'axe Butembo-Vuyinga, dans le territoire de Lubero où les FARDC étaient en opérations contre les miliciens wazalendo accusés de tracasseries contre les populations civiles. 

Il s'agit d'un adjudant ainsi que de quatre militaires de deuxième classe. Ils ont été arrêtés avec leur butin de guerre, notamment des appareils téléviseurs, des habits ainsi que d'autres articles divers comme des biscuits. Devant le tribunal, ces militaires ont tenté de justifier que pour les postes téléviseurs, ce sont des biens achetés à Butembo avant de rejoindre le front alors que les habits et autres divers sont des biens leurs ramenés par les wazalendo pendant les opérations. Ce qu'a rejeté le ministère public affirmant qu'il s'agit des biens pillés chez les prêtres et chez particuliers à Mabambi. 

Pendant l'audience, le tribunal a auditionné deux prêtres et deux civils victimes de pillages. Les prêtres sont notamment des abbés basés à Mabambi qui ont retracé les circonstances de l'incursion des militaires dans leur couvent, des scènes d'intimidation, de séquestration et pillage qui ont poussé ces prélats catholiques à trouver refuge en brousse. Les civils sont quant à eux deux tenanciers d'une boutique pillée par les militaires. Des actes qui ont poussé le ministère public à requérir des peines lourdes à l'encontre des militaires incriminés. Au terme du réquisitoire et plaidoiries des parties au procès, le tribunal a condamné quatre militaires à mort et acquitté le cinquième faute de preuves. 

Cet incident est survenu dans un contexte opérationnel. Les militaires du 3416e régiment des FARDC ont été déployés à Mabambi, axe Butembo-Vuyinga pour déloger des miliciens qui y tracassent des populations. 

Claude Sengenya