RDC : une crise persistante d'insécurité alimentaire affectant plus de 25 millions de personnes signalée par la Croix-Rouge et IFCR

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Photo d'illustration.

Le Cluster Sécurité Alimentaire en collaboration avec le ministère de l'Agriculture de la République démocratique du Congo (RDC) ont publié les derniers résultats de l'analyse de l'insécurité alimentaire aique IPC 2024 pour la période juillet 2024-juin 2025. Ces nouvelles données montrent que la RDC reste l'un des pays les plus touchés par l'insécurité alimentaire.

Avec 25,6 millions de personnes confrontées à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire (phase 3 ou pire de l'IPC), soit une légére augmentation par rapport à l'année dernière et représentant environ un quart de la population, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) exprime sa profonde inquiétude alors que la RDC est confrontée à de nombreux autres défis multiples. Un nombre alarmant de 3,1 millions de personnes, ou plus, sont classées comme étant en situation d'urgence en matière de sécurité alimentaire (phase 4 de l'IPC). Elles ont donc un besoin urgent d'assistance alimentaire pour éviter que la situation ne se détériore davantage.

Mercy Laker, cheffe de la délégation des pays membre du cluster de la FICR à Kinshasa, déclare: "Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que des millions de personnes, dont des enfants, sont confrontées chaque jour à la malnutrition sévère et à la faim. Chaque statistique représente une personne, une famille et une communauté qui luttent pour survivre. La RDC a besoin d'une aide urgente et durable pour faire face à cette crise et assurer la sécurité alimentaire et la nutrition pour tous".

Les provinces les plus touchées sont le Nord-Kivu, I'lturi, le Sud-Kivu, le Tanganyika et le Kwilu, où les conflits armés persistants, les violences communautaires et les déplacements forcés perturbent la production agricole et l'accès à la nourriture ainsi que les effets prolongés de diverses épidémies telles que la rougeole, le choléra, le paludisme ou plus récemment le Monkeypox. En outre, des inondations récurrentes ont également dévasté de vastes étendues de terres agricoles et endommagé des infrastructures essentielles, aggravant encore l'insécurité alimentaire. Par ailleurs, la dépréciation du franc congolais et l'augmentation du coût des produits alimentaires de base réduisent l'accès des ménages aux biens essentiels. La coexistence de crises graves et d'épidémies a mis à rude épreuve les ressources naturelles, financières et humaines du pays.

La FICR et la Croix-Rouge de la RDC, avec le soutien de l'USAID, de l'Union européenne et d'autres partenaires, travaillent aux côtés du gouvernement congolais et d'autres acteurs humanitaires pour fournir une assistance alimentaire vitale aux populations dans le besoin. Depuis 2022, la FICR et la Croix-Rouge de la RDC ont fourni une aide alimentaire essentielle et des interventions en cas de catastrophe à plus de 500 000 personnes, y compris des personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) et des membres des communautés d'accueil. Les efforts de réponse restent insuffisants, seulement 44% des 7,2 millions de personnes ciblées pour l'aide alimentaire ayant été atteintes dans la première moitié de 2024. Il est urgent d'intensifier l'action pour faire face à l'ampleur de la crise.

Gloria Lombo, secrétaire générale de la Croix-Rouge de la RDC, déclare: "Bien que nous ayons pu atteindre des centaines de milliers de personnes, cela n'est toujours pas suffisant, car les besoins sont immenses et le temps joue contre nous. Nous appelons nos partenaires et donateurs à prendre conscience de la gravité de la situation, laquelle, à ce jour, reste encore critique et, à nous aider à combler le fossé."

La FICR et la Croix-Rouge congolaise appellent d'urgence la communauté internationale, nos partenaires de développement et le gouvernement congolais à augmenter les financements pour répondre aux besoins humanitaires immédiats des populations en situation d'insécurité alimentaire. En plus de l'assistance alimentaire critique, il est essentiel de donner la priorité aux initiatives de relèvement et de résilience dans les zones moins touchées par les conflits armés et communautaires, afin de s'attaquer aux causes profondes de la crise alimentaire. En outre, nous lançons un appel à la résolution urgente du conflit et au renforcement de la sécurité dans l'est de la RDC, qui est une étape cruciale vers le rétablissement de la stabilité, des moyens de subsistance et l'accès sécurisé aux marchés.