RDC : Tensions entre l’Archevêque de Lubumbashi et Eddy Kapend, Commandant de la 22ᵉ Région Militaire sur une messe au camp Vangu

Eddy Kapend
Le général de brigade, Eddy Kapend

Une controverse oppose le général de brigade Eddy Kapend Yrung, commandant de la 22ᵉ Région militaire, et l’archevêque de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba, après une tentative d’empêcher ce dernier de célébrer une messe dans le camp militaire Vangu.

Dans une correspondance datée du 23 novembre, le général Kapend a interdit "toute activité, y compris le culte catholique par Mgr l’Archevêque au Camp Vangu", invoquant "la situation sécuritaire sur l’ensemble de [sa] zone de responsabilité". Cette décision, qualifiée de "strict application", a été transmise à plusieurs autorités, dont le chef de l’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le chef de la maison militaire du président de la République, et les commandants des camps militaires à Lubumbashi.

Malgré cette interdiction, Mgr Muteba, également président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), s’est rendu à la paroisse Saint-Sébastien pour célébrer la messe du Christ Roi de l’univers. À son arrivée, il a été chaleureusement accueilli par une foule de fidèles. L’eucharistie s’est déroulée dans "une ambiance de ferveur et de piété, sans aucun incident fâcheux", selon un communiqué de l’archidiocèse.

L’archidiocèse de Lubumbashi a dénoncé cette interdiction, la qualifiant d’"ordre indu et déplacé" et d’"abus manifeste d’autorité". "C’est l’expression d’une confusion lamentable qu’un haut responsable militaire de son rang est supposé éviter", a souligné le communiqué, citant également l’épître de Saint Paul : "On n’enchaîne pas la Parole de Dieu" (2 Timothée 2, 9).

Le général Kapend a justifié sa décision par des préoccupations sécuritaires, affirmant : "Je refuse pendant ce temps que personne, pour n’importe quelles activités, accède aux camps et autres domaines militaires." Cependant, cette justification a été jugée fallacieuse par l’archidiocèse, qui a rappelé que la liberté de religion est garantie par la Constitution congolaise et l’accord-cadre entre le Saint-Siège et la RDC.