Le tribunal militaire de garnison de Bukavu a ouvert, ce 25 octobre, le procès de Donat Kwenga Omari, un grand chef milicien accusé de crimes contre l'humanité commis lorsqu'il était à la tête de la milice "Forces Populaires de Paix". Chef rebelle et ancien officier des FARDC au grade de major, Donat est poursuivi pour plusieurs crimes commis contre des civils dans différents territoires du Sud-Kivu, notamment Walungu, Kabare, Mwenga et Shabunda.
"Donat est accusé, entre autres, de crimes de viol, d'esclavage sexuel, de meurtre, de torture, de privation de liberté, de pillage et de destruction des propriétés dans les territoires de Kalehe et Shabunda", indique Trial International. Cette organisation estime que "ce procès reflète la volonté du gouvernement d'éradiquer ces groupes armés et pourrait représenter une étape majeure dans la sanction de ces groupes qui sévissent depuis plus de dix ans dans la province du Sud-Kivu."
Donat Kwenga Omari, au centre des chefs miliciens
Après avoir déserté les FARDC en 2012, Donat a fondé la milice "Forces Populaires pour la Paix". Selon certains chefs miliciens, comme Alimasi Masudi, alias Koko di Koko, Donat coordonnait près de 18 groupes armés. Devant la juridiction militaire, Koko di Koko avait reconnu : "Nous sommes presque 18 groupes armés, tous coordonnés par Donat, qui est notre chef."
Parmi les miliciens proches de Donat, on retrouve Alimasi Masudi dit Koko di Koko, Hamakombo, Bralima, et Ndarumanga, tous reconnus coupables de crimes contre l'humanité et condamnés à des peines allant de 20 ans de prison à la peine de mort ou à la perpétuité. D'autres, comme Charlequin et Juriste, faisaient également partie de sa coalition.
"Donat était la tête pensante de la coalition de plusieurs milices actives dans la province. Nous espérons que ce procès permettra d'établir la vérité sur le rôle qu'il a joué dans la commission de crimes généralisés à l'encontre de 350 victimes, incluant de nombreux mineurs", explique Daniele Perissi, responsable du programme RDC de Trial International.
Des audiences foraines se tiendront à Miti et à Walungu pour permettre un accès facile aux victimes et aux témoins.
Blessé par balles au cours d'une rivalité entre groupes armés à Shabunda, Donat Kwenga Omari a été transféré à Bukavu où il a été incarcéré à la prison centrale de la ville. Après plus de deux ans de soins et de détention, le tribunal militaire de la garnison de Bukavu poursuit Donat Kwenga Omari pour ses crimes contre l'humanité commis contre les citoyens.
Justin Mwamba