Le gouvernement congolais a salué ce qu'il considère comme "avancée" dans le volet judiciaire avec l'annonce par la Cour Pénale Internationale (CPI) de la relance des enquêtes sur les présumés crimes commis au Nord-Kivu, dans l'Est de la République Démocratique du Congo depuis 2022. Selon le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, la position de la la CPI est une réponse à la stratégie du gouvernement congolais de sanctionner tous les crimes commis dans la partie Est du pays.
"Nous parlons beaucoup du front judiciaire dans notre stratégie contre l'agression rwandaise dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Vous avez vu que le Président de la République avait reçu en 2023 le procureur de la CPI et donc c'est dans le cadre de ces efforts diplomatiques entre autres, on pourra avoir des enquêtes parce que nous ne voulions plus que tous ceux qui ont commis des crimes dans l'Est de la République Démocratique du Congo qui qu'ils soient puissent rester impunis", a déclaré Patrick Muyaya lors d'un briefing presse organisé lundi 14 octobre 2024.
Et d’ajouter:
"Si vous regardez l'action de la CPI en RDC, elle s'était beaucoup focalisée sur l'Ituri et donc aujourd'hui il faut considérer que c'est une avancée majeure pour nous parce qu’il est hors de question que ce climat d'impunité puisse continuer dans un contexte général de répétition. On attendra avec nos experts, parce qu’il existe au sein du ministère de la justice une Task Force dédiée à toutes ces questions de justice et cette Task Force travaille assidûment".
La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé lundi 14 octobre 2024 la réactivation de ses enquêtes sur les crimes présumés commis en RDC, avec une attention particulière portée sur la province du Nord-Kivu. Le procureur de la CPI, Karim A.A. Khan KC, a précisé que ces enquêtes concerneront les crimes relevant du Statut de Rome, perpétrés dans cette région depuis janvier 2022.
Cette réactivation intervient dans un contexte où la RDC a intensifié ses efforts sur le plan judiciaire international, notamment avec l'affaire en cours devant la Cour de justice des États d'Afrique de l'Est, qui oppose Kinshasa à Kigali. Le gouvernement congolais avait exprimé son mécontentement face à la lenteur des procédures de la CPI sur la RDC. Le gouvernement a déposé au bureau du procureur de cette juridiction internationale des requêtes sur des crimes perpétrés à l'Est du pays, accusant le Rwanda de soutenir les exactions commises par le groupe armé M23.
Clément MUAMBA